ARcloud, le chaînon manquant de la réalité augmentée ? Le principe (1/3)

Voici presque un an maintenant que le mot “AR cloud” est apparu dans un article de Ori Inbar. Sans entrer trop dans le détail, l’AR Cloud a pour objectif de rendre les expériences de réalité augmentée plus persistantes et plus collaboratives, de les “ancrer” dans le monde réel. Je vous propose de revenir sur ce concept et d’en explorer les éventuels développements au cours de plusieurs articles. Commençons aujourd’hui par poser le principe d’un AR Cloud.

Retour sur la réalité augmentée

Nous avons déjà décrit sur ce site en quoi consiste une expérience de réalité augmentée. Les deux éléments fondamentaux en sont le contenu (ce qui “augmente” le réel) et le système de “calage” qui assure le lien numérique/réel. Ces deux éléments sont propres à l’expérience de réalité augmentée, à l’application ou au système utilisé et il y a aujourd’hui très peu d’interopérabilité. En effet, si vous faite un dessin sur WallaMe et que vous le posiez dans un magasin Zara, vous ne pourrez pas le voir sur l’application Zara de réalité augmentée, pas plus que le dessin n’apparaîtra si vous trouvez un Pokemon dans ce magasin (avec Pokemon Go). Il vous faut absolument utiliser WallaMe pour accéder à l’expérience. Il n’y a pas d’échange d’informations entre ces applications. Et même si leurs éditeurs voulaient le faire, il leur faudrait échanger d’abords tous les outils de “calage” utilisés pour la réalité augmentée … pas simple ! Vous comprenez que cela limite les expériences sociales et les échanges entre types d’utilisateurs (utilisant des applications différentes).

Autre conséquence immédiate, la persistance des contenus est liée à la durée de vie des applications. Si, comme moi vous avez passez pas mal de temps à peupler le monde avec la Sekai Camera un peu avant les années 2010 … tout est aujourd’hui perdu car l’application a disparu en 2013. En plus de sauvegarder le contenu “augmenté” il serait aussi nécessaire de sauvegarder les éléments de calage, et on en revient à la problématique précédente.

Bref, nous sommes encore à l’âge des expériences de réalité augmentée individuelles et fonctionnant en silo. Les quelques tentatives de RA “sociale”, avec des intervenants multiples reste marginales et de toute manière sont liée à une application particulière.

Le principe d’un AR Cloud

“My personal belief is that useful apps can be built on today’s ARKit, but they will only be useful to some people, occasionally. They might be a fun novelty that makes you smile when you share it. Maybe if you are buying a couch you’ll try it in advance. But these aren’t the essential daily-use apps that define a new platform. For that we need AR-Native apps. Apps that are truly connected to the real-world. And to connect our AR-Apps to each other & the world, we need the infrastructure in place to do that. We need the ARCloud.”
Matt Miesnieks (CEO @6D_ai)

Vous l’avez compris, l’AR cloud se propose de résoudre les problèmes exposés plus haut pour permettre des expériences de réalité augmentée partagées, en mutualisant en particulier les outils de calages et les contenus. Attention cependant, comme dans beaucoup de domaines technologeek (non ce n’est pas une faute) à la mode, il y a plusieurs définitions possibles de l’AR Cloud …  Les explications qui suivront dans le prochain article seront les miennes, et, comme dirait Monsieur Prudhomme : « C’est mon avis et je le partage. » 🙂

AR consultant & RA'pro president à GMC | Site Web | Plus de publications

Grégory MAUBON est consultant indépendant en réalité augmentée (animateur et conférencier) depuis 2008, où il a créé www.augmented-reality.fr et fondé en 2010 RA'pro (l'association francophone de promotion de la réalité augmentée). Il a aidé de nombreuses entreprises (dans plusieurs domaines) à définir précisément leurs besoins en réalité augmentée et les a accompagnées dans la mise en œuvre.

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