Réalité Augmentée et numérique au service de l’attractivité des contenus touristiques

juraticEn collaboration avec Juratic, nous avons eu le plaisir d’organiser le 24 novembre dernier une journée dédiée à la réalité augmentée dans le tourisme à Lons-le-Saunier. Au plaisir d’inviter des entreprises spécialisées du secteur et de conseiller des futurs utilisateurs. Nous avons pu, également, échanger au cours d’une table ronde sur la place de la RA et du numérique dans le tourisme. Voici une courte synthèse des discussions.

Retrouver les interviews de plusieurs intervenants sur notre chaîne Vimeo

L’attractivité des lieux touristiques est un sujet récurent depuis des années. En effet, les contraintes économiques plus dures imposent dans de nombreux cas une réflexion sur l’adaptation des contenus à des publics de plus en plus larges : les jeunes, les familles, les personnes souffrant d’un handicap, les ressortissants de tel ou tel pays, les habitant proches, les internautes ou mobinautes distants, etc. Les technologies numériques en général et la réalité augmentée en particulier peuvent apporter des solutions pratiques à ces questions, à conditions de bien cibler les besoins. Nous avons échangé sur ces points avec les personnes suivantes :

Pourquoi utiliser le numérique ?

Crédit Nozon

Crédit Nozon

La question peut sembler triviale mais elle mérite d’être posée. Aujourd’hui on peut se demander plus simplement si les professionnels ont vraiment le choix ? On cite souvent le public jeune comme impossible à intéresser sans son smartphone ou sa tablette, mais il semblerait que les autres types de visiteurs soient aussi en demande. En effet ils cherchent de plus en plus de visites interactives et personnalisées. A moins de mettre un guide derrière chacun, les outils numériques sont une excellente manière de les satisfaire. Il a été rappelé plusieurs fois qu’un outil numérique ne remplaçait jamais complètement un outil « traditionnel » mais venait plutôt en complément.

Le numérique et la RA permettent naturellement d’accéder à des contenus qui ne seraient pas simplement disponibles. Il y a beaucoup d’exemple comme les parties d’un château détruits ou en cours de restauration, les réserves d’un musée, l’explication « en live » d’un artiste sur son œuvre, l’immersion dans différentes époques, etc. Ces technologies permettent de surmonter des handicaps (comme dans le cas du musée des maisons comtoises) pour accéder plus facilement aux contenus disponibles. Il faut noter que le simple fait de ne pas parler la langue locale est un handicap, ce qui rend ce concept très large et nous fait dire finalement que nous avons tous un handicap quelconque que le numérique peut gommer.

A quoi faut-il penser avant de mettre en place un projet numérique?

simfusion2C’est une vaste question car en général, un projet numérique implique beaucoup plus de domaines connexes d’un projet « classique ». Les intervenants s’accordent sur un point : il faut (bien) connaître son public. Il est donc nécessaire de faire des enquêtes en amont pour caractériser les types de visiteurs, leurs habitudes, leurs envies de découverte, leurs liens avec les outils numériques actuels, leurs modes de consommation, etc. C’est un passage obligé pour que l’outil imaginé ait une chance de succès.

Un fois ce public caractérisé, il faut lui préparer des parcours en lien avec ses attentes. C’est plus complexe qu’il n’y paraît avec les outils numériques car ils sont immersifs. Le risque est grand de couper les visiteurs de la réalité du lieu. Comme le précise un des intervenants, il faut faire en sorte que l’utilisateur “lève la tête de la tablette”. Encore une fois, la complémentarité réel/numérique est à exploiter.

Évidement pour construire ces parcours il est nécessaire d’avoir des contenus. Un travail de recensement est utile car cette partie sera probablement le poste de dépense majeur du projet. Autant éviter de réinventer la roue. Attention cependant, il faudra peut être faire des mises à jour ou des adaptations ! Quand au contenu qu’il faudra créer, il doit être perçu comme un investissement et, si possible, pouvoir être utilisé pour plusieurs projets.Il est important de comprendre que le numérique n’est qu’une part d’un projet global de médiation. Faire du numérique pour le numérique est voué à l’échec.

C’est dans cette phase de réflexion que la question du ROI (retour sur investissement) doit être posé. Il peut être de différente nature comme la location de tablette ou d’application, les retombée en image et communication, les partenaires, etc. En fait le seul mauvais ROI est celui qui n’est pas défini en amont, car il ne sera jamais atteint 🙂

awe_cityVisions_2014Nos intervenants rappellent également qu’il ne faut pas négliger les aspects techniques des lieux. Par exemple, le GPS est-il satisfaisant pour des applications géolocalisées ? La lumière permet elle d’identifier correctement des images via les smartphones ? Y a-t-il suffit de débit pour télécharger les contenus ? … Toutes les réponses à ces questions vont influencer la stratégie de déploiement de la solution.

Ce n’est qu’un résumé assez court des questions à ce poser avant le projet. Il faut aussi savoir si les outils ou les application seront disponibles sur les lieux ou dans les « store » disponibles pour tous le monde, gratuit ou payant, avec fourniture d’appareils ou pas, avec la possibilité de télécharger sur place, mais comment (pour des clients étrangers), etc.

Bref, il y a un grand nombre de questions à ce poser et cela peut être compliqué pour des visiteurs qui n’ont que peu d’expérience du numérique. Dans bien des cas, le recours à une assistance extérieure est un gage de réussite du projet. En effet, comment écrire un cahier des charges suffisamment précis pour pouvoir comparer des offres, sans être au fait du domaine ?

C’est parti (et ça change quoi ?)

selles3Une fois le projet lancé, il ne faut pas négliger la communication et la pédagogie. En premier lieu, le personnel du site doit être accompagné (et bien sur impliqué dans le projet bien en amont). Comme le rappelle Thomas Charenton, ce personnel est un facteur important de réussite. D’autant plus que son travail peut être modifié. Si par exemple des tablettes sont en location, les personnes d’accueil vont devoir les gérer et probablement expliquer les fonctionnement.

Les outils numériques sont, pour les guides et les agents de médiations, des supports, des compléments d’information à leurs discours. Pour qu’il n’y ait pas de problème de compréhension, eux aussi doivent savoir gérer ses outils et surtout ne pas les voir comme des « concurrents ». Comme on l’a déjà mentionné, il peut devenir nécessaire de « capter » différemment l’attention d’un public « le nez dans l’écran » 🙂

Les visiteurs doivent être accompagnés de la même manière, les applications sont toujours des découvertes. Dès l’accueil ou sur les supports de communication, il est nécessaire apporter des explications sur l’utilisation de l’application ou sur la méthode pour accéder aux contenus numériques. Par exemple, bien identifier les zones disposants de réalité augmentée. Pour les visiteurs, ils sont là pour enrichir leurs parcours de visites, pas pour les ennuyer !

En conclusion ?

Même s’il n’est pas simple de faire des conclusions définitives, nous pouvons garder à l’esprit quelques idées simples pour augmenter les chances de réussite d’un projet de réalité augmentée dans le tourisme :

  • Connaitre son public et lui demander ses besoins
  • Travailler en impliquant tous les corps de métier dans la définition du projet et des objectifs
  • Etre accompagné dans le définition et la réalisation s’il n’y a pas de compétence en interne
  • Investir dans les contenus avec l’objectif de les réutiliser et de les faire évoluer
  • et puis y aller 🙂

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AR consultant & RA'pro president à GMC | Site Web | Plus de publications

Grégory MAUBON est consultant indépendant en réalité augmentée (animateur et conférencier) depuis 2008, où il a créé www.augmented-reality.fr et fondé en 2010 RA'pro (l'association francophone de promotion de la réalité augmentée). Il a aidé de nombreuses entreprises (dans plusieurs domaines) à définir précisément leurs besoins en réalité augmentée et les a accompagnées dans la mise en œuvre.

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