Christel Le Coq nous parle de bookBeo

Dans le cadre de la préparation des conférences qui vont se dérouler durant le forum Dimension 3 nous allons vous présenter les différents intervenants. La première à répondre à nos question est Christel Le Coq, Directrice associée de bookBeo Editions.

Merci Christel de nous consacrer un peu de temps.

Peux-tu rapidement te présenter, et nous décrire ton parcours ?

Depuis 2009 je suis directrice marketing associée chez bookBeo, agence spécialisée dans l’usage des tags et le développement de solutions mobiles de réalité augmentée. J’ai plongé dans cette aventure « start-up » suite à ma rencontre avec Sophie Deniel, la créatrice de bookBeo, et son idée un peu folle : intégrer de la vidéo dans les livres imprimés ! Une idée qui nous a plongées dans le monde de l’internet mobile, des smartphones, des applications et des QR Codes. Je venais de passer 15 ans chez l’annonceur, dont 7 en tant que dircom d’une école d’ingénieurs, et je n’ai pas résisté à l’appel de toutes ces innovations !

Peux-tu vous présenter en quelques mots ton travail ? Tes objectifs ? Tes passions ?

Durant les dernières années, j’ai passé beaucoup de temps à « évangéliser » ! J’ai rencontré de nombreux clients, prospects, animé de nombreux ateliers pour expliquer les codes 2D, l’intérêt de la technologie, le potentiel de ce lien entre le réel et le virtuel… Aujourd’hui, le marché est plus mûr, presque tous nos interlocuteurs sont convaincus de l’importance de la communication mobile, mon rôle est désormais, avec mes associés, de les convaincre que bookBeo est le bon interlocuteur pour mettre en œuvre leurs projets !

Je m’occupe aussi du développement de la partie éditions que nous avons lancée en janvier dernier et notamment de la promotion de notre première BD hybride « Samedi soir, Dimanche Matin ». Plutôt que d’opposer papier et numérique nous avons décidé de marier les deux et de créer de nouveaux produits culturels. Imaginez des livres d’histoire enrichis d’images d’archives, des ouvrages dédiés aux enfants sourds et malentendants intégrant des vidéos en LSF, des livres sur le rock avec des extraits de concerts… Tous les projets, qu’ils soient ludiques ou très sérieux, sont passionnants car ils imposent de monter des équipes « pluridisciplinaires » associant évidemment des auteurs, des graphistes, mais aussi des réalisateurs pour la partie vidéos, des musiciens, des ingénieurs, des développeurs…

Depuis quand t’intéresses-tu à la réalité augmentée et peux-tu nous donner ta propre définition de ce concept ?

Je suis tombée dans la marmite il y a maintenant 4 ans ! Ma définition de la réalité augmentée n’est pas « informatique ». Je ne la réduis pas à la possibilité d’insérer un objet 2D ou 3D dans une image réelle. J’y intègre tout ce qui permet d’imaginer et vivre des expériences « enrichies » de lecture, de découverte, de visite. Pour moi, scanner un QR Code pour lancer une vidéo qui permet d’en savoir plus sur un tableau, un artiste, un monument… est du domaine de la réalité augmentée. Une action simple et plus rapide que de lancer une application comme Junaio pour faire apparaître un bouton de lecture virtuel sur mon écran ! N’oublions pas que je suis diplômée en communication, pas ingénieurs, je suis donc plus sensible aux usages qu’aux définitions et démonstrations technologiques !

Nous sommes d’accord, il est dommage de limiter la réalité augmentée à l’affichage d’objets 2D ou 3D.
Maintenant passons à la présentation de bookBeo

Toujours en quelques mots peux-tu nous présenter ta société ?

En 2008, année de sa création, bookBeo a déposé dans l’AppStore la première application française de décodage de QR Codes et Datamatrix. Nos scénarios étaient déjà principalement axés sur la lecture immédiate des vidéos et l’enchaînement, via un même code, de plusieurs composants (image, vidéo, lien/jeu/formulaire). Nous avons ensuite continué à enrichir notre plate-forme, notre application et commencé à développer des applications clients à partir de notre SDK. Aujourd’hui, l’équipe compte 8 personnes basées à Rennes et dans le Finistère mais très souvent à Paris et ailleurs ! Nous intervenons principalement dans les domaine de la communication et du marketing, du m-tourisme, du packaging, de l’édition et du design de QR via l’agence SET Japan. L’entreprise est membre du Pôle de compétitivité Images et réseaux, impliquée dans des projets de R&D, et bénéficie du statut de Jeune Entreprise Innovante.

Si j’ai bien compris, toute l’équipe de bookBeo n’est pas sur le même sur le site. Donc vous êtes des adeptes des visioconférences et du télétravail.

Oui, c’est ça ! Nous sommes souvent dans des lieux différents mais tous reliés quasi en permanence notamment via Skype ! Mais nous organisons de manière régulière des points où tous les membres de l’équipe sont présents « physiquement », c’est vraiment important.

Le Qr Code est maintenant accepté et reconnu par le grand public mais il n’est que le point d’entrée à votre système. Peux tu nous expliquer le principe de votre plate-forme de contenus ?

Les QR Codes, comme tous les autres tags, ne sont effectivement que des portes d’entrée. La valeur ajoutée se trouvent dans les contenus et expériences proposées « derrière ». Cette priorité des usages a guidé l’ensemble de nos développements, notamment la création la « beoBox », qui permet de générer les codes et gérer les contenus, et de l’application bookBeo dédié à la lecture, l’archivage et le partage des QR sur les réseaux sociaux.

Comme l’idée de départ était de raconter des histoires nous avons fait en sorte que le contenu des codes se construisent comme des scénarios, avec différentes séquences « enchaînées ». De (trop) nombreux tags contiennent un lien vers une page web non optimisée pour le mobile. Le mobinaute doit alors faire beaucoup d’efforts pour naviguer et l’expérience est souvent décevante. Dans notre application, les différents contenus (image, vidéo, formulaire, lien, jeu…) s’enchaînent de manière automatique. Et via la plate-forme, nos clients, peuvent, en temps réel, ajouter, supprimer, modifier des composants et aussi suivre les statistiques (nombre de scans, origine, géolocalisation…).

Cette construction en « multicomposants » a plusieurs avantage. Elle permet à des clients n’ayant pas de site adapté de gérer des contenus directement via la beoBox et donc d’initier facilement, et à moindre coût, une stratégie mobile. Autre « plus », la souplesse des « scénarios » qui permet d’adapter facilement et rapidement les messages en fonction de l’opération, de la cible, du support… Pendant deux jours je peux délivrer un coupon de réduction, puis proposer une vidéo et un lien vers ma page facebook, puis un jeu. Nous pouvons aussi faire en sorte qu’un même code scanné dans deux endroits différents ne délivrent pas le même contenu. Ou encore faire varier le message en fonction de l’heure. L’idéal pour délivrer une information scénarisée et contextualisée, donc pertinente et utile aux mobinautes.

Qu’est-ce qu’un beoCode ?

Ce terme désigne les codes 2D (QR Codes ou Datamatrix) « multicomposants » qui sont générés à partir de la plate-forme bookBeo, apppelée, beoBox et qui peuvent être lus via notre application dit beoReader ! Bref, ce sont des éléments de langage bookBeo !

BooBeo a proposé de taguer des vaches avec des QR Codes voilà une idée orignale. Ce qui prouve que les beoCodes peuvent utiles pour tous.

Oui, devant le succès du « Fake », un couple d’agriculteur a vraiment souhaité utiliser les QR Codes pour promouvoir leur produit et générer du trafic sur leur exploitation, et ça marche ! C’est vraiment une opération intéressante.

Pour revenir au sujet de la présentation de Dimension 3 « Edition augmentée : innovation et complémentarité print/digital ou bookBeo, éditeurs de livres papier au coeur numérique ». BooKbeo propose déjà depuis longtemps d’augmenter la lecture. Mais très récemment vous avez publié une bande dessinée intitulée « Samedi soir, Dimanche matin ».
Pendant plusieurs années nous avons tenté de persuader les éditeurs de l’intérêt des modèles convergents papier/numérique mais sans résultat. Leur réflexion était duale, papier ou numérique, impossible pour eux d’imaginer marier les deux. En 2011, nous avons commencé à trouver des oreilles plus attentives. Nous avons notamment travaillé avec les éditions Flammarion et Le Télégramme. En janvier 2012, nous avons officiellement lancé les éditions bookBeo et publié notre premier livre au mois de mars. A la fois pour donner vie à nos idées, aller au bout de notre « rêve » et convaincre de nouveaux éditeurs de travailler avec nous pour imaginer de nouveaux produits culturels augmentés.

Ce première ouvrage est effectivement une BD (réservée aux adultes !), ou plutôt un roman graphique imprimé / animé qui contient une quarantaine de QR Codes. Chaque code amène une petite vidéo qui dévoile les pensées des deux personnages. L’idée est de proposer plusieurs niveaux de « lecture » de l’histoire, là, en l’occurrence, la version « fille » et la version « garçon » des différentes situations. C’est un livre ludique, drôle, imaginé un peu sur le mode de la série « Bref ». Une manière aussi pour nous de dire le livre n’est pas sacré, on peut s’amuser avec et innover.

Avez-vous d’autres projets dans le domaine de l’édition ?

Nous avons 10 000 idées dans nos cartons, des plus ludiques aux plus sérieuses comme des livres de cuisine, des livres d’histoire intégrant des images de l’INA ou des manuels d’apprentissage de la Langue des signes. Autant de projets que nous aimerions développer avec d’autres car ces ouvrages demandes de réunir des équipes elles aussi « enrichies » ! En plus des auteurs, des illustrateurs, des graphistes, des diffuseurs, il faut associer des réalisateurs, des monteurs, des musiciens… C’est sans doute ce qui freinent beaucoup d’éditeurs car cela pose des questions de coûts, de gestion de nouveaux droits liés par exemple à la vidéo, et impose une gestion de projet différente. Autre changement induit avec les tags, le livre papier, même une fois imprimé, devient un objet « non fini » puisque les contenus peuvent varier dans le temps mais aussi un objet interactif avec des systèmes de commentaires, de co-création… Autant de notions qui « bousculent » le métier et les pratiques mais qui ouvrent un nouveau terrain de jeux incroyablement riche et motivant !

10 000 idées, voilà qui nous donnera l’occasion de se rencontrer à nombreuses occasions pour en discuter.

Je tiens au nom de tous les lecteurs à te remercier une nouvelle fois pour cet entretien et je te donne rendez vous le jeudi 14 juin sur le forum dimension 3 pour la conférence sur les loisirs augmentés.

#business pour acheter « Samedi soir, Dimanche matin » c’est ici : http://www.bookbeo-editions.com/

#humour Video du « fake »

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J’ai une formation technique et je suis passionné par les nouvelles technologies et tout ce qui s’en approche.

Aujourd’hui je participe,à l’animation du blog http://augmented-reality.fr. En 2011, nous avons créé avec Gregory Maubon, l’association de promotion de la réalité augmentée RA’pro dont je suis le président. Dans le cadre des activités de RA’pro, je co-organise les ARuseCamp (http://ARuseCamp.org) et j'interviens pour des conférences, des ateliers ou du conseil et de l'accompagnement.

Vous pouvez me joindre à cette adresse olivier@augmented-reality.fr ou via skype olivier.schimpf

Linkedin ; http://www.linkedin.com/profil.....rk=tab_pro

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