Pour se deuxième article consacré à la réalité augmentée sur le CES 2016, nous allons être moins exhaustif que pour le précédent. En effet, nous avons vu peu d’usages très innovants et il nous semble donc plus intéressant de se concentrer sur les tendances du marché.
La première chose à noter cette année est l’existence d’une marketplace complètement dédié « augmented reality » avec des grands noms du domaine comme Marxent, Lumus et Occipital. C’est une signe fort de reconnaissance même si, en surface, elle reste modeste par rapport aux autres. On peut supposer qu’elle fut assez intéressante pour tous puisqu’elle sera reconduite en 2017.
Sur les applications proprement dites, nous avons vu beaucoup de consolidation. FaceCake par exemple a présenté la dernière version de son application Swivel Selfie qui permet, comme son nom l’indique, d’essayer virtuellement des bijoux et certains maquillages. Plus simple à utiliser que le Virtual Dressing Room de la même entreprise, cette application utilise directement les miroirs du magasin. Un usage vraiment intéressant mais peu contrôlable par la boutique elle même !
Dans la série des applications funs dont le business model nous semble assez fragile nous avons vu Snappadoodle (pour vous faire un tête d’animal), Lifeprint et son triptyque print / RA / social, ou encore Harman qui baisse le son de votre musique quand on vous appelle (une sorte de RA sonore non ?). Dans un autre style, l’application Aipoly Vision reconnait les objets et peut les décrire. Même si l’usage est dédiée aujourd’hui aux déficients visuels, on peut facilement imaginer une utilisation dans une application de réalité augmentée multi-sensoriel.
Coté automobile également, nous avons repéré des choses mais, étonnement, il y avait un peu moins d’ effervescence dans ce secteur. Luxoft Automotive a mis en valeur son système Advanced Driver Assistance Systems (ADAS) utilisant de la réalité augmentée dans certains cas. La plateforme de développement est opérationnelle et en test chez certains constructeurs. Bosch a utilisé un peu de RA pour expliquer ses systèmes de conduite autonomes. Hyundai a présenté son système de manuel augmenté pour aider en particulier aux opérations de maintenance courantes sur ses modèles. Bref, rien à notre avis de très excitant … mais c’est en accord avec une tendance qui se concentrer plus sur le système de mobilité que sur la voiture.
On a noté également la forte présence d’UploadVR qui a annoncé la création d’un incubateur dédié à la RA et la RV : UploadVR Collective. Dans le même ordre d’idée, les fondateurs de Super Ventures étaient également présents pour sourcer les projets, même s’ils ont annoncé la création de leur fond d’investissement un peu plus tard. On constate donc que l’écosystème des startups RA/RV à tendance à s’organiser de manière verticale. Ce n’est pas vraiment une surprise puisque d’autre secteurs ont déjà suivis ce chemin (medtech fintech, etc.) mais c’est un signe intéressant.
Perspectives ?
On pourrait presque reprendre nos conclusions de l’édition 2015 en notant que la maturation du secteur se poursuis avec une nouvelle étape franchie, celle de la mise en production de solution de réalité augmentée en particulier dans le secteur industriel. L’intérêt des entreprises n’est plus à démontrer même si un certain nombre restent un peu confuses dans l’image qu’elles ont de la technologie. Sauf erreur de notre part, la question de la normalisation reste entière ce qui constitue encore un vrai obstacle à la généralisation. Les concentrations et le rachats observés en 2015 vont-elles y répondre ? L’avenir (proche) nous le dira …
Grégory MAUBON est consultant indépendant en réalité augmentée (animateur et conférencier) depuis 2008, où il a créé www.augmented-reality.fr et fondé en 2010 RA'pro (l'association francophone de promotion de la réalité augmentée). Il a aidé de nombreuses entreprises (dans plusieurs domaines) à définir précisément leurs besoins en réalité augmentée et les a accompagnées dans la mise en œuvre.