C’est avec plaisir que nous vous proposons notre synthèse des annonces et des découvertes du CES 2025 venant à la fois des visites sur place et d’une veille de la presse et des publications sur le sujet. Vous trouverez quelques articles supplémentaires à la fin de cet article qui vous donneront d’autres points de vue.
Résumé rapide
Le secteur XR reste dominé par l’Asie, avec une forte présence chinoise, coréenne et japonaise, tandis que l’Europe voit sa part de marché diminuer. L’Inde et le Royaume-Uni émergent cependant comme de nouveaux acteurs prometteurs. L’un des faits marquants de cette édition est l’essor du nombre d’entreprises dédiées à la réalité augmentée, notamment grâce à la multiplication des fabricants de lunettes connectées. Ces dispositifs, allant des montures connectées aux modèles avancés intégrant IA et caméras, montrent une forte diversification des usages. Plusieurs modèles sont dédiés à des usages spécifiques comme la santé, la traduction ou le gaming. Il n’y a pas de nouveauté spectaculaire dans le domaine de la XR mais des évolutions intéressantes, sauf peut-être dans le domaine des miroirs connectés qui semblent faire du sur place depuis des années.
Voici également un résumé des impressionnants de Valérie et de Jean-Philippe, présents tous les deux au CES.
Un point sur les chiffres
Comme toujours, il est important de prendre le temps d’analyser le nombre d’entreprises s’inscrivant dans les deux catégories “AR/VR/XR” et « Metaverse” et, comme l’an dernier, nous avons fait le tri des entreprises vraiment en lien avec notre domaine. Il y a évidemment un peu de subjectivité dans cette approche, mais elle est cohérente avec notre choix de l’an dernier et nous permettra donc quelques comparaisons.
Parlons de géographie
Nous avons en tout 411 entreprises présentes au CES 2025 dans la catégorie XR, sensiblement le même nombre qu’en 2024 (418). L’Asie (limitée à la Chine, Taiwan, la Corée du Sud et le Japon) domine nettement le secteur avec 228 entreprises, suivie par l’Amérique (112 entreprises), l’Europe (prise au sens continental en ajoutant par exemple la Turquie et le Royaume-Uni) avec 53 entreprises.
Par rapport à 2023, l’Asie compte toujours pour la moitié des entreprises et l’Amérique pour le quart. La chute de la présence européenne est impressionnante (de 23% à 13% pour l’ensemble des entreprises), grignotée à la fois par les deux blocs précédents et par des nouveaux entrant comme l’Inde.
Si on s’intéresse aux différents pays, on retrouve le trio de tête de l’an dernier avec les États-Unis, suivi par la Corée du Sud et la Chine. Loin derrière ce trio, on retrouve Taïwan et le Japon qui ont dépassé la France aujourd’hui à la 6ème place. Cette dernière reste toutefois la nation la plus représentée de l’Europe.
On note deux pays qui se distinguent clairement par leur progression. Le Royaume-Uni était représenté par 9 entreprises cette année, contre seulement 2 l’an dernier. L’Inde avait 7 entreprises sur place dans le domaine de la XR alors qu’elle n’avait pas de représentant l’an dernier.
Les entreprises de la XR
En ne sélectionnant que les entreprises ayant un véritable rapport avec la XR, on élimine principalement les fournisseurs de composants électroniques généralistes qui viennent en grande partie de Chine et des États-Unis. Comme vous le constatez, cela ne change pas vraiment les places des acteurs majeurs du secteur, et comme vous l’avez constaté plus haut, l’Europe n’est pas mieux lotie.
Sur la répartition des entreprises entre les secteurs d’activité, nous retrouvons sensiblement les mêmes chiffres qu’en 2024. Environ 40/45% pour le matériel, idem pour le logiciel et 10% d’entreprises proposant des matériels si spécifiques qu’elles développent également les logiciels liés, c’est typiquement le cas pour les fournisseurs d’outils haptiques (gants, anneau, etc.)
Les entreprises de la RA
96 entreprises cette année proposaient des produits directement liés à la réalité augmentée. C’est une explosion par rapport à 2024 (60 entreprises), ce qui confirme la croissance constatée depuis plusieurs années (40 en 2022 et 33 en 2021). Une des explications est l’augmentation des lunettes en provenance de Chine. Le pays présentait 5 entreprises en 2024 contre 18 cette année ! On voit également une nette augmentation du nombre d’entreprises de Corée du Sud (principalement sur la partie logicielle) et des États-Unis. Sans en tirer des conclusions trop fortes, car le nombre d’entreprises reste assez faible, on peut dire que la tendance de développement du secteur se confirme et qu’elle n’est pas uniquement tirée par le marché grandissant des lunettes connectées.
Le grand bal des lunettes connectées
Nous allons évidemment parler assez longuement des lunettes de toutes sortes, puisqu’elles ont été les stars de la partie XR cette année. Inutile de vous faire l’histoire complète de la montée en puissance de ce type de matériel, nous en avons régulièrement parlé sur ce site. Pour être très bref, la forme est familière (même dans notre secteur puisque les Google Glass datent de 2014), Meta a montré avec son modèle Ray-Ban Meta que le public est demandeur, et les fabricants de composants, principalement chinois, proposent tous les éléments pour créer rapidement des lunettes connectées. On peut même trouver des modèles complets proposés en OEM.
Faire une classification cohérente des modèles de lunettes n’est pas simple car on trouve à peu près tous les cas imaginables : avec ou sans écran, avec ou sans caméra, généraliste ou spécialisée, autonome ou esclave du smartphone, avec plus ou moins d’ ”intelligence”. Il faut également faire la distinction entre des modèles prêts à être déployés sur le marché grand public et d’autres qui sont juste des démonstrateurs techniques… mais sans toujours le mentionner !
Les Ray Ban Meta “like”
Dans cette catégorie, on va faire rentrer toutes les lunettes plutôt récentes et qui partagent en gros l’utilisation d’un LLM (un assistant à base d’IA générative) pour améliorer l’interaction avec l’utilisateur. Tous les modèles n’ont pas d’écrans, mais ceux qui sont équipés les utilisent plus à la manière des HUD (une simple projection) que de la véritable réalité augmentée. Nous allons faire une distinction entre les modèles qui possèdent une caméra et les autres. En effet, comme nous le disions dans notre article dédié aux lunettes intelligentes, l’AI embarquée tire un grand bénéfice de la caméra (description, traduction, etc.) et on peut se demander si ce n’est pas un composant obligatoire pour vraiment montrer une utilité dans la vie quotidienne.
Les lunettes avec caméra
Les nouvelles lunettes de Rokid, les “Cupcake”, sont annoncées comme une évolution majeure pour l’entreprise, avec un processeur Snapdragon AR1, un poids de 49g, une caméra 12MP et un assistant AI intégré. Les tests, sur le CES, parlent particulièrement de la traduction à faible latence et de l’interface facile à utiliser. Reste tout de même un design présenté comme encore un peu lourd.
MeetKai une startup spécialisée dans l’IA a présenté un système d’exploitation basé sur l’IA pour les lunettes intelligentes, l’Unified Wearables Intelligence (UWI). Concrètement, le système est utilisé sur le modèle Think AR AiLens Ultra, pesant seulement 37g, et développé avec plusieurs partenaires publics et privés. On y trouve les fonctionnalités classiques comme les commandes vocales, l’analyse d’images, la traduction en direct et la transcription. S’il est peu probable que ce modèle soit disponible à la vente, le UWI va être proposé aux constructeurs.
Le groupe Haier Group a profité du CES pour présenter des paires de lunettes connectées lancées sous sa marque THUNDEROBOT. Nous avons peu d’informations pour le moment, mais au moins un modèle serait réellement destiné à l’immersion avec une capacité 3DoF voir 6DoF avec des caméras et les deux autres seraient plutôt des écrans déportés avec des caractéristiques techniques permettant les jeux. Nous devrions avoir plus d’informations le mois prochain.
Une autre paire de lunettes qui a fait parler d’elle, les “Looktech AI Glasses” qui ont profité de l’occasion pour lancer une campagne de crowdfunding sur Kickstarter (ceci explique cela). Développées depuis Hong Kong en partenariat avec l’entreprise chinoise Wenzhou Moveup Optical Co. Elles présentent des caractéristiques impressionnantes comme une autonomie de 14h, un poids de 37g, une caméra 13MP stabilisée et un assistant vocal personnalisé nommé Memo. Les fonctionnalités mises en avant sont assez classiques pour ce type de matériel : identification d’objets, traduction, transcription, rappels, GPS, résumés de réunions, suggestions de repas, etc. Notons également que plusieurs options de personnalisation seront proposées et qu’il sera possible d’utiliser des verres correcteurs ou polarisés.
Les Rayneo X3 Pro AR pèsent environ 85g et sont équipées des binoculaires avec des écrans microLED, la puce AR 1 Gen 1 de Qualcomm, des caméras hautes définitions, le suivi de l’environnement et des capacités de suivi des mains. Cette version semble bien moins massive que la précédente série X2. Elle devrait être disponible en 2025 bien que plusieurs de ces caractéristiques restent incertaines. Notons également que Rayneo et Wearable Devices ont profité du CES pour annoncer un partenariat pour faire du bracelet neural Mudra Link un accessoire d’interaction pour les lunettes. Avec les annonces de ce type chez Meta (Orion) et chez Halliday, on comprend que la question de l’interaction pour les lunettes intelligentes est un sujet à la mode !
Les Loomos.AI de Sharge sont présentées basiquement comme des Ray Ban Meta moins cher, avec un design très proche est des fonctionnalités identiques : prises de photos et de vidéo, haut-parleurs, prise en charge de verres correcteurs et d’ajout de type filtre polarisant. La seule différence est que vous aurez un assistant IA basé sur le modèle GPT-4o pour vous répondre. Une idée intéressante et originale, l’entreprise propose une batterie supplémentaire à mettre autour du cou. Pour la durabilité, elles sont classées IP54 pour la résistance à la poussière et à la sueur, et le prix commence à 299 $. Elles devraient être disponibles dans les prochaines semaines.
L’entreprise chinoise LAWK Technologies a présenté ses lunettes intelligentes, les “LAWK One”. On retrouve les caractéristiques classiques de prises d’images et de vidéo avec une petite subtilité, la possibilité d’un partage simplifié sur TikTok ! Elles sont présentées avec un poids de 80g, mais nous semblent assez lourdes dans le design, peut-être parce qu’elles reprennent plutôt la forme de lunettes “sport”. Évidemment, il y a un assistant dans ce modèle mais il n’est pas simple de savoir exactement ses fonctionnalités. Au minimum, les lunettes proposent une interaction vocale. Si vous allez sur le site de l’entreprise, vous trouverez également une mention à un modèle plus léger, les AI Chat, mais sans date de disponibilité et sans prix.
Goertek, une entreprise chinoise fabriquant des composants électroniques, a présenté sur son stand deux modèles de lunettes “reference design”, les Mulan 2 et Wood 2. Les lunettes pèsent respectivement 36g et 58g. Les Mulan 2 comportent une monture en fibre de carbone, des charnières en alliage de titane et des lentilles à guide d’ondes holographiques avec des écrans microLED. Les Wood 2 intègrent une monture ultra-légère et un petit module SiP pour un affichage en couleur et une interaction avec un assistant IA. Peu de chance de retrouver ses modèles sur le marché mais si vous voulez un fournisseur pour fabriquer vos lunettes connectées, le message est clair !
Sans caméra : moins de poids et des lunettes de tous les jours
Les lunettes de chez Halliday ont beaucoup fait parler d’elles lors de ce CES à cause en particulier de leur écran intégré directement à la monture.Il est situé au-dessus du verre droit, et propose un affichage monochrome vert pour diverses fonctions, notamment des traductions en temps réel par IA, du texte de téléprompteur, des notifications et la navigation. Pesant seulement 35 grammes, elles offrent une autonomie de 12 heures, un microphone, des haut-parleurs et sont disponibles en trois couleurs. On note également l’utilisation d’un anneau pour le contrôle en plus du vocal. Plusieurs personnes les ont trouvés très confortables et elles peuvent être équipées de verres correcteurs. Les lunettes sont vendues à 489 $, avec une option de précommande à 369 $.
Les lunettes Xuanjing MLVision M5 de Weiguang Technology ont la particularité d’une conception modulaire. Le bloc optique peut se clipser sur plusieurs types de montures et peut être utilisé avec des lunettes correctives. L’écran virtuel est d’environ 86 pouces avec une luminosité suffisante pour une utilisation en extérieur. Le constructeur annonce un poids 26g et une IA “maison”. A priori, ce modèle n’a pas de caméra.
Even Realities a mis en avant ses modèles Even G1 dont le design est très proche des lunettes “classiques”. L’entreprise insiste d’ailleurs sur la polyvalence des lunettes avec des options de verres correcteurs et solaires. Côté technologie, on retrouve des écrans monochromes pour faire de l’affichage simple (traduction, transcription, etc.) mais pas de caméra, ce qui empêche l’IA de donner des conseils contextuels.
L’entreprise Inair a présenté une paire de lunettes destinée à remplacer les écrans avec un clavier et un “pod”, le tout désigné sous le terme d’ “ordinateur spatial”. La proposition ressemble beaucoup à l’appareil de Spacetop proposé l’an dernier. La différence est ici que le pod sert principalement à faire une sorte de connexion à distance à votre ordinateur. Vous pouvez également y installer des applications, de type applications mobiles. Les lunettes ressemblent beaucoup aux modèles de XREAL.
Les vétérans !
Vuzix a été plutôt discret cette année sur sa présence au CES. Pourtant la présentation de la plateforme Vuzix Ultralite Pro a été remarquée par les experts du secteur. Bien qu’elle ne soit pas prête pour les consommateurs, cette plateforme OEM est destinée aux fabricants d’équipements tiers comme Xander évoqué plus haut, les performances semblent très prometteuses. Snapdragon AR1, doubles projecteurs Avegant LCoS en couleur, poids inférieur à 40g et champ de vision de 40 degrés : la qualité visuelle est décrite comme impressionnante. Cela marque une amélioration substantielle par rapport à l’affichage basique en texte vert de l’année dernière avec les Blade 2. Nous allons rapidement voir si les constructeurs sont aussi séduits et sortent leurs propres modèles.
Les Chinois de XREAL n’ont pas été du tout discrets pour leur part 🙂 Ils ont fait le show pour annoncer leur nouveau modèle Xreal One Pro, une version allégée de leur Air 2 pro mais avec des caractéristiques très qualitatives ! Les lunettes offrent un champ de vision de 57 degrés, une luminosité de 700 nits, le son Bose, un IPD ajustable, un écran Full-HD et la puce X1 de Xreal dans un package de 87g, pour 649€ en Europe ! A cela, vous pouvez ajouter le Xreal Eye, un module caméra 12MP permettant la capture photo/vidéo et de futures capacités IA similaires aux lunettes intelligentes Meta.
Les lunettes “spécialisées”
Le terme est un peu imprécis, mais nous voulons rassembler dans cette catégorie des modèles qui ont été conçus et proposés dans un but particulier, et souvent dans le domaine médical.
Les lunettes Chamelo sont ainsi faites pour que vous puissiez changer en un clic la couleur et l’opacité des verres. On ne va pas parler ici de lunettes intelligentes ou connectées, même si certains modèles peuvent aussi intégrer des haut-parleurs. La cible est ici le public sportif ou “lifestyle”.
Les lunettes Nuance Audio d’EssilorLuxottica se concentrent sur l’aide auditive. Les modèles sont équipés de 6 microphones répartis sur la monture pour capter le son, avec différents modes d’amplification utilisant les outils de Nuance. Ici, c’est le style et le design qui comptent, et cela change l’idée que nous pouvons nous faire d’un dispositif d’aide à l’audition.
Pour les joueurs, Lenovo a dévoilé les Legion Glasses 2 qui se positionnent clairement comme des écrans déportés de haute qualité, avec une résolution de 1080p par œil et un taux de rafraîchissement de 120Hz, matériel qui est clairement destiné aux joueurs de jeux vidéo. Elles devraient être disponibles ce mois-ci pour environ 400$.
D’autres lunettes comme outils d’aide à l’audition étaient présentes, mais cette fois en utilisant la transcription, en intégrant donc des écrans. Deux modèles ont été présentés au CES 2025, dédiés à cette fonctionnalité, les Captify et les XanderGlasses. Le modèle de Captifiy fonctionne avec un smartphone et permet également la traduction en mode connecté. Sinon, l’application se contente de proposer la transcription et l’enregistrement. Les lunettes supportent également l’ajout de verres correcteurs. Les Xanderglasses sont basées sur des lunettes Vuzix et ont l’avantage de pouvoir fonctionner de manière autonome. Elles sont donc extrêmement simples à utiliser, c’est du “wear-and-play” !
Le modèle de lunettes de Soliddd est lui, lui aussi, assez particulier, car il s’adresse aux personnes souffrant de DMLA ( dégénérescence maculaire). Les SolidddVision utilisent des réseaux de lentilles propriétaires ressemblant à un œil de mouche pour projeter plusieurs images sur les zones non endommagées de la rétine, permettant au cerveau de construire une seule image 3D claire. Actuellement en phase de test, le produit final vise à ressembler à des lunettes standard et devrait être lancé en 2025 sans nécessiter l’approbation de la FDA
Autre modèle intéressant, celui de Elcyo, une startup basée à Kyoto. Elle développe des lunettes innovantes à “autofocus” pour aider les personnes souffrant de presbytie et d’autres troubles de la vision. Ces lunettes utilisent des lentilles à cristaux liquides qui peuvent ajuster automatiquement la mise au point en fonction de ce que le porteur regarde, grâce au suivi oculaire. Ce n’est pas de la réalité augmentée, mais cette technologie répond potentiellement au problème de distance focale des objets virtuels. Bien qu’encore en phase de développement précoce, Elcyo prévoit de présenter cette technologie à l’Exposition universelle d’Osaka en 2025.
L’entreprise francaise Artha est venue quant à elle présenter un dispositif impressionnant destiné aux non-voyants ou au mal voyant : une caméra capte l’environnement, qui est retransmis à l’utilisateur grâce au toucher par une ceinture lombaire ! C’est une sorte de réalité augmentée multisensorielle.
D’autres types de matériel pour la RA et la XR
Il n’y a pas que les lunettes dans le secteur de la XR 🙂 Nous avons également pu (re)voir le casque de Sony développé en partenariat avec Siemens. À partir de là, les informations sont à prendre avec précaution… XYN est le nom de code du projet pour le casque et l’écosystème qui va autour. Ce casque est un dérivé de celui présenté l’an dernier, “moins” orienté vers l’industrie. Il y aurait donc deux casques qui partageraient certaines caractéristiques. Comme de toute manière, on ne connait les caractéristiques d’aucun des deux… Pas de date de disponibilité (mais ce serait proche) et pas de prix annoncé.
DPVR a également profité du CES pour lancer son nouveau P2 Vision, dérivé du P2 avec un système de eye-tracking et un poids diminué. Selon l’entreprise, ce modèle est plutôt destiné à des usages professionnels.
P&C Solution était de retour cette année pour présenter la mise à jour des METALENSE 2 dont nous avons parlé en 2023. Le nouveau modèle comprend l’intégration de la plateforme Spaces de Qualcomm et du processeur Metacore 2.0 et propose maintenant une résolution QHD (2560×1440).
Dans la catégorie des “Apple Vision Pro like” on a également découvert le casque de Play For Dream Technology qui se positionne comme un modèle identique et moins cher. Les différents essais sont plutôt encourageants et les caractéristiques de l’engin sont impressionnantes : Snapdragon XR2+ Gen , écrans micro-OLED 4K, technologie de suivi oculaire Tobii, etc. Si vous le voulez, vous pouvez le précommander par Indiegogo, avec une livraison prévue à partir d’avril 2025.
Nous avons également noté la présence des français de Unistellar venus cette année avec leurs jumelles intelligentes Envision, financées cet été avec une campagne de financement participatif. Ce sont des jumelles à réalité augmentée capables d’afficher diverses informations en superposition de l’image observée. Leur commercialisation est prévue pour octobre 2026 pour un prix de l’ordre de 1000€.
Metavista3D propose une technologie d’affichage 3D sur écran très impressionnante qui permet une fonctionnalité multi-spectateurs et offre de larges angles de vue, le rendant adapté aux expériences individuelles et de groupe. Les écrans peuvent utiliser des modèles 3D mais l’entreprise propose également un outil de traitement basé sur de l’IA pour convertir des images 2D en 3D. Les produits seront disponibles cette année.
Enfin, utilisant des technologies plus matures telles que la projection, la maison Kose, société japonaise de cosmétiques, mettait en avant sa solution de “mixed reality make up”; elle permet d’essayer des teintes de maquillage en superposant des couleurs digitales sur le visage au travers un système de projection associée à une caméra de tracking. C’est un premier essai qui doit être techniquement affiné, mais c’est une approche innovante, avec de multiples avantages écologiques, et séduisante pour les clientes car peu intrusive. Cette offre de service sera disponible dès ce début d’année dans le magasin flagship de Ginza à Tokyo.
Un petit coup de cœur qui n’est pas de la XR mais qui nous montre un usage très intelligent du numérique pour les enfants. Tikino est un vidéo projecteur pour les enfants, dans l’esprit de la fabrique à histoire mais cette fois avec un visuel et donc un début d’interaction avec les enfants. Et plusieurs autres acteurs dont le story telling est de retirer les écrans des yeux des enfants en proposant des jeux physique (NFC, etc.)
Des nouvels des mirroirs connectés ?
Cette année, le CES n’a pas été le théâtre d’une révolution en matière de miroirs connectés. On retrouve des évolutions, certes, mais pas de véritable avancée qui change la donne. On peut d’ailleurs se demander si ce type de matériel arrivera un jour dans nos maisons.
FaceHeart propose un miroir tactile qui analyse les constantes vitales en observant le flux sanguin. Rien de bien nouveau sous le soleil : il y a dix ans déjà, on voyait des démonstrations similaires avec Kinect lors d’hackathons. Baracoda revient cette année avec son miroir où une petite tablette – plus ou moins bien dissimulée – se connecte aux autres appareils. Une intégration qui manque encore de naturel et d’élégance.
Withings reste fidèle à sa vision en présentant un concept de dashboard centralisant les données de santé. C’est probablement le plus abouti de ceux vus cette année, mais il se contente d’exploiter des technologies bien maîtrisées sans apporter d’innovation marquante.
Samsung mise avant tout sur son écran MicroLED, mais la proposition manque de conviction, notamment lorsqu’on la compare aux contraintes techniques soulignées par L’Oréal, qui rappelle qu’une analyse fiable de la peau nécessite encore du matériel imposant.
Bref, on avance à petits pas, mais on attend toujours la rupture qui fera des miroirs connectés autre chose qu’un simple gadget.
Les sources utiles
- CES2025 : des lunettes connectées… et des lunettes intelligentes!
- Top Enterprise XR-Related Developments from CES 2025
- CES 2025: A Year Of AI Hype And Quiet Evolution
- I just tried Sony’s new XR headset concept at CES 2025 — but it’s not what you’d expect
- XR Announcements from CES 2025: Products, Partnerships, and Technologies
Je suis Grégory Maubon, spécialisé dans les applications des technologies pour favoriser des innovations concrètes. Je m'intéresse aux données et à la manière dont on peut les utiliser pour améliorer la vie et le travail. Mes études en physique et en astrophysique et plus de 30 ans d'expérience dans l'industrie de la tech, en particulier dans les domaines de la réalité augmentée et de la science des données, ont façonné mon approche de l'innovation - toujours sur le terrain, avec un objectif clair. Ma carrière se distingue par ma capacité à combiner expertise technique et vision stratégique pour faciliter la mise en place de solutions numériques transformatrices.
Valérie dirige Reapse Consulting, une société de conseil spécialisée dans la Réalité Augmentée et Mixte. Elle accompagne les entreprises industrielles dans le déploiement de solutions XR, au travers notamment d'une base qualifiée de 500+ prestataires de RA et de RV/RM en Europe .
Après 10 années passées chez un fabricant, Valérie est aussi une spécialiste de l'écosystème mondial des "smartglasses", des lunettes « AI » de type Rayban-Meta aux lunettes de réalité augmentée.
Certifiée experte numérique France 2030, affiliée au réseau Européen d’experts, et Vice-Présidente de RA Pro, elle est aussi un membre élu actif du CNXR.
Jean-Philippe est Entrepreneur, Tech and Business enthousiast, Maker, Speaker, Writer, Geek, ISTP-A, travaillant dans l'innovation depuis 25 years.
Il est Expert en Native UI depuis 15 years faisant le grand écart entre les enjeux d'IA (Voix, Vision) d'IoT (et SmartHome) et de Metaverse sur des sujets de SmartMirror, Maison Communicante, Jeux de Plateau, ...
Il peut interventir en tant que Sparing Partner pour debullshiter les enjeux Innovtion Tech auprès des CxO, VCs ... et peut accélérer les sujets en tant que MVP Microsoft, membre CyberLEX, diplomé Inside LVMH...