Voila une étrange question qui me fait réfléchir depuis quelque temps ! Posons le cadre de matière simple. Vous connaissez bien l’utilisation de la réalité augmentée et vous savez que, dans sa déclinaison visuelle, il s’agit de superposer une information virtuelle sur « la réalité ». La question est de savoir si le propriétaire du support réel peut avoir son mot à dire là dedans !
Prenons par exemple cet article de Mashable qui analyse le problème sur le plan de la publicité. Si je construis une application qui remplace toutes les publicités de Coca Cola par celles de Pepsi, est-ce que je porte atteinte à la marque ou à l’entreprise qui loue des espaces publicitaires ? Question intéressante qui suppose de savoir, in fine, à qui appartient la façon dont moi, spectateur, je vois les choses !
Aujourd’hui il devient très simple de construire des applications qui reconnaissent les images (comme des logos) pour les remplacer par d’autres. Regardez cet exemple qui dénonce les accidents causés par la société BP en détournant son logo. C’est le type d’action militante qui ne peut que se développer, l’application étant relativement simple à mettre en place. En voici une autre qui cette fois transforme Goldman Sachs le patron de la Lloyd en pirate. Cette dernière détourne au passage l’affiche du film et donc fait entrer directement Disney dans la danse.
Pour le moment je n’ai pas encore vu de cas problématique qui se règlent devant la justice, mais cela ne devrait pas vraiment tarder. Encore une fois, développer une application particulière dans ce but est relativement simple. Cependant sa portée reste limitée. Faire la même chose en exploitant une plateforme mutualisée comme Layar ou Junaio change peut être la donne. Les développements sont de plus en plus rapides sur des outils et quand ils vont devenir l’équivalent de nos navigateurs internet pour lier le virtuel au réel, les questions de positions des POI (points d’intérêts) vont par exemple se poser. Comme rien n’empêche de mettre n’importe quoi n’importe où, pourquoi ne pas mettre devant chaque McDonalds une publicité pour le film SuperSize Me ! Pour rester dans le commerce, pourquoi ne pas créer tout simplement votre boutique virtuelle devant la porte d’entrée de vos concurrents (démonstration) ?
Quand je vous dis que les quelques années qui viennent vont être surprenantes 🙂
Grégory MAUBON est coordinateur numérique chez HCS Pharma, une startup biotech axée sur la R&D in vitro, spécialisée dans le criblage d’imagerie cellulaire à haut contenu (HCA) et à haut débit (HCS). HCS Pharma commercialise des produits basés sur la technologie BIOMIMESYS® et développe ses propres modèles cellulaires 3D dans sa matrice extracellulaire exclusive BIOMIMESYS®. Il gère les missions informatiques et anime les usages numériques liés aux besoins de l’entreprise. Il travaille sur la gestion des données en tant que CDO (Chief Data Officer) et dirige le programme R&D Intelligence Artificielle de l’entreprise.
Il est également consultant indépendant en Réalité Augmentée depuis 2008, où il a crée le site www.augmented-reality.fr et a co-fondé en 2010, RA’pro l’association de promotion de la réalité augmentée. Son expérience du domaine s’est forgée dans l’accompagnement de nombreuses entreprises, de tous les secteurs, sur la mise en place effective de la réalité augmentée ainsi que sur la définition d’objectifs et de critères de succès.
Pensez-vous qu’une agence de pub, une ville ou autres qui seraient propriétaire d’un support d’affichage réel (ex : panneau publicitaire) pourraient faire valoir leurs droits sur un support virtuel (avec un design différent) placé au même endroit dans une ville virtuelle?
bonjour tout le monde,
Voici ma présentation lors du « plant of apps » de Singapore, qui montre le cheminement de la réflexion vers l’utilisation des positions GPS du fait du vide juridique => http://prezi.com/kndhya8odw8c/
Voila une question qui va se poser de plus en plus souvent.
J’ai eu l’occasion de parler avec Herve Pellarin de HPSC qui lors de la présentation de sa solution (http://bitly.com/nSOax0+) a soulevé ce problème. Juridiquement parlé, il y a un vide.
Taguer une façade peut être puni par de la prison ferme (http://bit.ly/nS24JE) mais pour ce qui est du virtuel?
Il faut que l’utilisateur ou l’institution connaisse l’existence d’un tag ou d’un usage virtuel de sa façade.
Avec Realmyop concepteur de ARtags (http://bit.ly/pviAd2) nous avions évoqué l’idée de sympathisants tibétains qui tagueraient l’ambassade chinoise. Comment le contrôler ? Comment réagir? Quelle règles s’appliquent ?
Il y a eu des antécédents sur second life mais à l’époque ce n’était ‘que’ du virtuel. Maintenant nous évoquons le mélange de virtuel et de réel.
Olivier
Je ne sais pas répondre à cette question, mais dans les cas cités, il me semble que l’utilisation d’une marque qui est protégée dans le monde réel doit l’être tout autant dans le monde virtuel. Non ?
Bonjour @boronali et merci pour le commentaire.
Je suis un peu provocateur quand je parle de notions de propriété dans l’article 😉 Mais dans mon esprit la problématique est celle du premier paragraphe : « La question est de savoir si le propriétaire du support réel peut avoir son mot à dire là dedans ! »
Comme tu le dis, on entre dans l’usage et les possibilités sont grandes ! Est-ce que les débats autours de la notion de propriété dans les mondes virtuels peuvent nous aider à y voir plus clair ? (https://plus.google.com/100033888377343212705/posts/2xtdmPHwrBm)
La façon dont un spectateur voit les choses n’appartient qu’à lui-même !
Après, dans les exemples cités, la problématique ne repose pas sur la propriété du support réel qui reste la propriété de son détenteur – avec ou sans adjonction de réalité augmentée. C’est plus l’usage fait de ce support réel via la réalité augmentée : parodie, parasitage économique, contrefaçon…