Les 14 et 15 novembre prochain se tiendra à Paris la seconde édition de Metadays. Nous sommes très heureux d’être le partenaire de cette rencontre qui s’ouvre cette année aux usages de l’IA. Pour en savoir plus sur la cuvée 2023, nous avons posé quelques questions à Mélissa PERIE, en charge de la programmation.
Bonjour Melissa, c’est un plaisir d’échanger avec toi sur la programmation de l’édition 2023 de Metadays qui se déroulera du 14 ou 15 novembre à Paris. Est-ce que tu peux te présenter en quelques mots et nous présenter Metadays ?
Merci pour cette opportunité d’interview. Je travaille pour Metadays depuis ses débuts, soit depuis environ un an et demi. Nous avons démarré Metadays lorsque le Métavers était en plein essor. Nos études ont montré qu’il y avait une forte demande des marques à ce sujet. Mon rôle consiste principalement à organiser des études préalables pour nous assurer que nous sommes sur la bonne voie en termes de sujets, puis à mettre en place un programme de conférences en adéquation avec ces attentes. Je suis également chargée de sélectionner les meilleurs intervenants pour chaque sujet. Metadays a pour objectif de réunir l’ensemble des professionnels et acteurs de l’écosystème web3, métavers, en physique sur 2 journées dédiées.
Comment avez-vous sélectionné les thématiques abordées lors de cet événement, et quels liens voulez-vous mettre en avant entre le Web3, le Métavers et l’IA générative ?
Initialement, nous étions très centrés sur le Métavers, représentant 95% de notre focus, et nous avions également abordé les thématiques de la crypto et des NFT. Cependant, nous avons observé que le marché du Métavers traversait une phase stagnante. Nous avons alors jugé pertinent d’élargir notre champ de vision. Nous nous sommes penchés sur les potentialités des IA génératives et l’impact qu’elles pourraient avoir sur le Métavers. Notre intention est de mettre en lumière comment le Web3 et le Métavers pourraient bénéficier d’un nouvel élan grâce à l’évolution rapide des IA génératives. Par exemple, ces IA pourraient permettre des interactions plus spontanées avec des avatars, ou créer des avatars encore plus réalistes. En parlant de « jumeaux numériques », l’utilisation des IA génératives pourrait rendre ces doubles numériques plus précis et faciliter la mise en œuvre de projets industriels. Même si ce n’est pas le thème principal, plusieurs de nos sessions traiteront des possibilités offertes par les IA génératives.
Vous ouvrez Metadays avec une table ronde au titre plutôt surprenant “Web3 & Métavers : 2023, la fin du rêve ? ». Pourquoi avoir choisi un tel angle d’approche pour démarrer ?
Chez C&B, l’organisateur de Metadays, nous cherchons toujours à être transparents et ne pas simplement embellir la réalité. Avant nos conférences, je conduis des études approfondies, et il est évident que des interrogations subsistent quant à la direction et la pertinence du Métavers. Au lieu de simplement ignorer ces préoccupations, nous avons décidé d’en faire un point central de discussion pour notre panel d’ouverture. Notre intention n’est pas de provoquer pour provoquer, mais plutôt de lancer un débat constructif. Nous voulons mettre en lumière ce qui fonctionne et ce qui fonctionne moins bien dans le domaine du Métavers. Il est possible que certaines personnes aient mal compris l’utilité du Métavers ou se soient précipitées sans une réflexion suffisante. En posant cette question dès le début, nous espérons stimuler une réflexion approfondie sur l’avenir du Métavers et réunir des perspectives variées, tant des enthousiastes que des sceptiques.
Dans la suite de la programmation, vous abordez plusieurs thèmes comme l’industrie, la formation ou la question centrale de l’inclusion. Est-ce que la fin du rêve évoqué précédemment et particulière important dans ces secteurs ? Peut-être pour passer à des choses plus tangibles ?
Effectivement, notre but est d’illustrer comment le Métavers trouve des applications concrètes et pertinentes dans divers domaines. Prenons l’industrie : nous parlerons d’exemples concrets en France de l’utilisation du Métavers, comme le Métavers industriel de la SNCF ou le déploiement du BIM par Bouygues Immobilier. Ces applications rendent le concept beaucoup plus tangible, et nous mettrons l’accent sur cela avec des discussions centrées sur le jumeau numérique, par exemple.
Quant à la formation, des entreprises comme Auchan ou LVMH exploitent le Métavers pour des sessions de formation et d’intégration. Ces espaces numériques offrent des avantages uniques pour la formation, les RH, l’onboarding et ce potentiel n’est pas suffisamment souligné.
Enfin, sur la question de l’inclusion et du bien commun, le Métavers présente un autre potentiel énorme. L’anonymat offert par les avatars a été utilisé pour des réunions confidentielles et anonymes. De plus, des initiatives comme des séances de méditation ou même la Gay Pride ont trouvé leur place dans le Métavers, offrant un espace pour ceux qui, dans la vie réelle, pourraient hésiter à s’exprimer ouvertement. La gendarmerie nationale présentera un autre volet d’usage, l’utilisation du Métavers pour former ses futurs collaborateurs !
On voit bien que la notion de « fin du rêve » ne s’applique pas nécessairement à ces secteurs. Au contraire, ils démontrent comment le Métavers peut avoir un impact tangible et positif dans divers domaines.
A titre plus personnelle, quelle est la thématique qui t’a le plus étonnée ou le plus interrogée dans la préparation de ce Metadays ?
Ce qui m’a particulièrement interpellée, c’est l’usage du Métavers pour des causes communes, qu’on pourrait mettre dans le terme générique de “Tech4good”. Par exemple, un contact m’a parlé d’une réunion des Alcooliques anonymes qui s’était tenue dans le Métavers. Cela a bien fonctionné, et je trouve fascinant que des individus qui hésitent à prendre la parole dans le monde réel se sentent à l’aise de le faire dans un environnement virtuel. La parole y reste authentique. D’un autre côté, je suis curieuse de voir comment le Métavers sera utilisé pour des événements comme les concerts. Bien que l’on puisse créer des expériences époustouflantes, je me demande si, à l’avenir, les gens seront réellement intéressés à assister à des concerts dans le Métavers, car cela semble moins tangible car principalement axé sur le divertissement. Mais les choses évoluent vite dans le secteur !
Pour finir, si quelqu’un hésite encore à participer à Metadays, quels seraient tes principaux arguments pour le convaincre de l’intérêt de l’événement ?
Participer à Metadays 2023 est une opportunité unique de mieux comprendre le secteur. Beaucoup pensent que le Métavers est en déclin dans de nombreux domaines, mais ce n’est pas le cas. Certains acteurs sont peut-être plus discrets, mais la diversité des sujets que nous couvrons démontre le dynamisme du secteur. Nous aborderons des domaines variés et l’événement réunira différents profils professionnels, ce qui enrichira les échanges. Je suis convaincue que Metadays 2023 surprendra agréablement de nombreux participants.
Grégory MAUBON est consultant indépendant en réalité augmentée (animateur et conférencier) depuis 2008, où il a créé www.augmented-reality.fr et fondé en 2010 RA'pro (l'association francophone de promotion de la réalité augmentée). Il a aidé de nombreuses entreprises (dans plusieurs domaines) à définir précisément leurs besoins en réalité augmentée et les a accompagnées dans la mise en œuvre.