En septembre dernier, Stéphane Dorlac à publié son livre « La réalité augmentée avec Unity » aux éditions ENI ». C’est avec un grand plaisir que nous sommes revenu vers l’auteur pour en savoir plus sur ce couple montant dans le domaine de la réalité augmentée : Vuforia et Unity ! En plus, nous vous proposons une petite surprise à la fin de cet article !
Bonjour Stéphane, peux-tu, te présenter en quelques mots, et nous décrire ton parcours ?
Bonjour, je suis un développeur logiciel, avec un parcours atypique par rapport au milieu dans lequel j’évolue. Après des études d’histoire j’ai pris le train du développement informatique avec l’émergence du web dans les années 90. Ces deux thèmes sont éloignés mais ils jalonnent ma vie et j’alterne régulièrement mes livres de chevet entre ouvrage sur les nouvelles technologies et littérature historique. A travers mon activité professionnelle, je suis amené à conseiller des sociétés, concevoir et développer des logiciels dans des secteurs aussi nombreux que variés. Et il n’est pas impossible que j’écrive un jour un livre sur l’histoire du développement, ses mutations et ses nombreux périples 🙂
Récemment le livre, dont tu es l’auteur, « La réalité augmentée avec Unity » vient d’être mis en vente. Peux tu nous présenter cet ouvrage ?
Il s’agit d’un livre qui propose au lecteur une approche didactique sur la réalisation d’un projet de réalité augmentée. En accord avec l’éditeur ENI, j’ai décidé de proposer une solution basée sur le moteur Unity et sur le composant Vuforia de Qualcomm.
L’objectif de ce livre est de permettre à un développeur de comprendre la structure et le comportement du moteur ainsi que de celui du composant afin d’obtenir une application de réalité augmentée. Avec cet ouvrage j’ai voulu prendre le développeur par la main afin de lui communiquer un workflow principal afin qu’il puisse être rapidement productif sur cette thématique.
Le développeur est soumis aujourd’hui à des contraintes fortes si on considère les délais, les couts et la qualité. Avec ce livre j’ai souhaité lui faire gagner du temps en centralisant les connaissances nécessaires et en proposant une application directe de ces dernières.
La question est un peu large mais, nous te la posons quand même : Pourquoi ce focus sur le couple Unity/Vuforia ? Sont-ils la panacée pour faire de la réalité augmentée ?
En effet la question est plutôt large, mais les choix possibles dans ce domaine qui en est à ses balbutiements le sont tout autant. Comme je le disais plus haut, nous nous sommes fixés avec l’éditeur une stratégie qui consiste à donner une solution rapide et efficace au développeur qui souhaite mettre en œuvre une solution de réalité augmentée. Il était alors difficile de parler de toutes les possibilités offertes aujourd’hui par le marché sans tomber dans un livre « catalogue » qui aurait exposé des outils mais sans réellement les mettre en œuvre.
Toutefois, si le couple Unity/Vuforia n’est pas la seule solution possible sur le marché, il offre à mes yeux un gain de productivité exceptionnel. A propos de Vuforia, sa simplicité d’utilisation et son coût sont deux arguments qui font pencher la balance. Concernant Unity, le fait de développer une application avec au choix deux langages courants (C# ou JavaScript) et de pouvoir publier sur de nombreuses plateformes (iOS, Android, Windows, Linux, Consoles, etc.) est un plus considérable pour une entreprise. La multiplicité des supports plaide à mon avis pour ce choix qui est tout à fait pertinent techniquement et aussi diaboliquement avantageux économiquement.
Nous avons parlé des qualités associées à Unity/Vuforia mais, pour toi, ont-ils des défauts ou du moins des points à améliorer ?
Il est certain que des points sont à améliorer de part et d’autre. Ces deux produits sont en constante évolution pour s’adapter au marché. Si on considère Unity, à l’époque de la rédaction de l’ouvrage la gestion des interfaces utilisateur était pour le moins fastidieuse, voire chaotique et imposait l’utilisation d’un composant externe pour gérer cela. Avec la nouvelle version, la refonte du système d’UI règle ce problème. Enfin, le composant Vuforia peinait quelque peu sur les mobiles peu véloces et rendait la reconnaissance quelque peu difficile. Là encore, Qualcomm y travaille et les résultats s’améliorent au fil des versions.
Il reste encore du chemin pour ces deux outils mais ce qui est encourageant et rassurant c’est le fait que les éditeurs sont dans la course et proposent régulièrement des nouvelles versions en ajoutant des nouvelles fonctionnalités et des correctifs.
Il manque aujourd’hui un standard dans la réalité augmentée pour assurer un début d’interopérabilité, penses tu que Unity/Vuforia peuvent devenir ce standard ?
La mise en place d’un standard est en effet nécessaire et le fait qu’il en manque aujourd’hui reflète bien l’état du marché : Il est jeune et il existe pléthore d’acteurs. Bien malin celui ou celle qui pourra deviner qui sera le leader technique et charismatique qui imposera de fait sa solution comme un standard incontournable. Je ne dis pas charismatique au hasard, car l’histoire de l’informatique nous a appris que la technique seule ne suffit pas et que ce n’est pas toujours le meilleur produit qui remporte la mise. Je crois qu’avec le temps il est indéniable qu’un standard saura de dessiner et que nous verrons tomber dans l’oubli bon nombre de solutions.
Peux tu nous décrire ce qu’est, pour toi, une belle expérience utilisateur de réalité augmentée?
Une belle expérience utilisateur passe par la réponse à un besoin utilisateur à mon avis. Au-delà des interjections classiques lorsqu’on utilise pour la première fois une application de réalité augmentée (« whaaa ») il est nécessaire à mon sens d’apporter un plus par rapport aux outils classiques, au risque de proposer une application de type « demo » que l’on montre à ses amis pour les épater que l’on range tout de suite après dans les limbes de son smartphone. Une belle expérience utilisateur utilise par exemple la réalité augmentée pour capter l’attention des plus jeunes afin de leur proposer un contenu éducatif. Elle peut aussi proposer un service utile comme l’aide à l’ameublement dont je parle dans le livre. Le domaine du jeu vidéo commence à bien exploiter aussi la réalité augmentée et propose des expériences étonnantes.
Comment vois tu la réalité augmentée dans 30 ans ?
Je la vois comme une technologie totalement intégrée à notre quotidien. Il est possible que nous la voyions sous plusieurs formes, à travers nos lunettes ou nos pare-brise des voitures, voire nos miroirs de salles de bain, etc. Elle va probablement passer de l’état de technologie geek à un véritable service qui fera partie de notre quotidien, de façon transparente. Bien sûr, je suis loin d’être omniscient et ma vision de son avenir n’est qu’une possibilité parmi tant d’autres… Les écueils sont nombreux et les caveaux des nouvelles technologies sont remplis de concepts aussi brillants que fugaces. Les nombreux acteurs qui encadrent et promeuvent la réalité augmentée doivent s’unir pour en faire profiter le plus grand nombre. D’ailleurs, il faut féliciter les initiatives comme augmented-reality.fr qui vont dans ce sens. Elles constituent des étapes essentielles pour établir des bases solides à cette technologie.
Merci Stéphane ! Maintenant que vous savez tout sur Unity, Vuforia et la réalité augmentée, nous vous proposons, avec ENI, de recevoir le livre de Stéphane pour aller plus loin !
Comment ? En nous envoyant par mail un ou deux paragraphes sur votre application idéale de réalité augmentée. Lâchez-vous ! Pensez usages et oublier les problèmes techniques ! Vous avez une semaine (jusqu’au dimanche 30 novembre) pour nous proposer votre vision par mail => ra_pro [at] augmented-reality.fr
Ensuite, nous en sélectionnerons trois de manière totalement subjective (mais avec l’aide de Stéphane) !
A vos plumes !
Grégory MAUBON est consultant indépendant en réalité augmentée (animateur et conférencier) depuis 2008, où il a créé www.augmented-reality.fr et fondé en 2010 RA'pro (l'association francophone de promotion de la réalité augmentée). Il a aidé de nombreuses entreprises (dans plusieurs domaines) à définir précisément leurs besoins en réalité augmentée et les a accompagnées dans la mise en œuvre.