Léa Saunier, doctorante IHM et réalité virtuelle nous explique son travail de recherche

Dans le cadre de notre série d’interviews pour découvrir et mieux comprendre les sujets de la recherche en XR aujourd’hui, en partenariat avec Okaydoc, nous vous proposons une discussion avec Léa Saunier, doctorante à l’Institut Polytechnique de Paris. Plongeons-nous donc dans les interfaces de la VR !

Vous pouvez retrouver la version texte de cette interview sur le site Okaydoc à l’adresse suivante https://okaydoc.fr/realite-etendue-xr-repousser-les-limites-immersion/

Bonjour Léa, pourrais-tu te présenter et nous expliquer ce qui t’a mené à entreprendre un travail de thèse dans les technologies immersives ?

Léa Saunier, doctorante à l’Institut Polytechnique de Paris

J’ai toujours été très intéressée par la réalité virtuelle (VR). Après l’obtention de mon diplôme d’ingénieure en Jeu Vidéo et Interactions et Collaborations Numériques à Télécom SudParis, j’ai tout de suite voulu effectuer une thèse dans le domaine. Le temps de mettre en place le projet, j’ai travaillé en tant qu’ingénieure de recherche dans l’équipe Artemis de Télécom SudParis, où j’ai pu collaborer sur des projets variés de VR et d’AR avant de commencer ma thèse dans la même équipe.  

Peux-tu nous expliquer ton travail de recherche ?

Mon projet de recherche est basé sur l’optimisation d’interfaces VR. De nos jours, de nombreux domaines différents utilisent la VR, chacun avec ses propres besoins : on ne développe pas une application thérapeutique de la même façon qu’un jeu vidéo ou qu’un outil industriel par exemple. Le développement et l’optimisation de ces applications se fait actuellement avec des données simples et les retours utilisateurs. Dans ma thèse, je cherche à créer une méthodologie d’optimisation utilisant des capteurs biométriques comme le suivi du regard ou l’interface cerveau-machine pour obtenir des données complexes et quantifiables pour améliorer les performances des applications VR.  

Comment travailles-tu aujourd’hui ? Est-ce qu’une chose t’a particulièrement marqué dans ton domaine de recherche ?

Je travaille principalement sur des cas d’usage réels. Je participe au développement d’une thérapie immersive de la dyslexie utilisant le suivi du regard ainsi qu’une interface VR de téléopération d’engins de chantier. Un des points clé de la VR que j’ai pu observer pendant ma thèse, c’est la modularité de cette technologie, la capacité qu’elle a d’être couplée à de nombreux types de capteurs, permettant ainsi la création de nouvelles interfaces hybrides, ce qui est à ce jour, je trouve malheureusement trop sous-exploité.  

Peux-tu nous parler de la manière dont tu envisages la suite, ton parcours professionnel, les choses qui te semblent nécessaires d’approfondir dans les IHM ?

Après ma thèse, je souhaite continuer mon travail sur les interfaces homme-machine en réalité virtuelle dans le domaine de la R&D industrielle ou médicale. Mon but à long-terme est de repousser les limites de l’immersion. Pour l’atteindre, j’aimerais travailler en particulier sur les interfaces cerveaux-machine (ICM) non invasives.  

Les ICM permettent aujourd’hui énormément de choses dans la découverte et l’utilisation du cerveau, en utilisant des techniques encore considérées il y a peu comme de la science-fiction. Néanmoins, même si les technologies sont présentes, la plupart n’en sont encore qu’à leurs premiers pas face à la vaste étendue des possibilités. Le cerveau, malgré les connaissances et technologies impressionnantes que nous en possédons, est une interface sous-exploitée. Que ce soit dans sa potentielle observation ou dans son utilisation en tant qu’input, beaucoup de choses restent à faire.  

En couplant la VR à des capteurs types cerveau-machine, eye-tracking, retours haptiques et bien d’autres, de nombreuses interfaces hybrides peuvent encore voir le jour. Ces interfaces pourraient pousser toujours plus l’immersion multisensorielle, et ce, dans de nombreux domaines, qu’ils soient thérapeutiques, techniques ou ludiques.

AR consultant & RA'pro president à GMC | Site Web | Plus de publications

Grégory MAUBON est consultant indépendant en réalité augmentée (animateur et conférencier) depuis 2008, où il a créé www.augmented-reality.fr et fondé en 2010 RA'pro (l'association francophone de promotion de la réalité augmentée). Il a aidé de nombreuses entreprises (dans plusieurs domaines) à définir précisément leurs besoins en réalité augmentée et les a accompagnées dans la mise en œuvre.

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