Furet Company, spécialiste de l’accueil et de la découverte grâce à la réalité augmentée (mais pas que!)

C’est toujours un plaisir de parler avec des entreprises qui savant se réinventer et explorer des usages innovants de la réalité augmentée. Furet Company est de cette trempe. Nous sommes donc allés rencontrer Lucie Wibault (responsable communication et commerciale) pour comprendre l’histoire de l’entreprise et ses positionnements.

Bonjour, peux-tu commencer par nous décrire ton parcours ?

Lucie Wibault, responsable communication et commerciale

Passionnée de cinéma, j’avais la folle envie de rejoindre un univers qui me faisait rêver, mais où je ne connaissais personne. Je suis entrée par la petite porte : en faisant du babysitting sur des tournages. Après avoir fait de la régie et de la production pour deux téléfilms de Telfrance (devenue Newen / filiale de TF1), je suis devenue attachée de presse de la plus grande boite de production indépendante de l’époque. J’étais notamment aux premières loges pour voir l’engouement du public pour Plus Belle la Vie (quand j’y pense d’ailleurs, je gérais déjà la partie Jeux du mensuel dédié à la série) !

J’ai fait 2 ans de stage en même temps que mes études de Cinéma où j’ai pu travailler dans différentes branches du 7e art : en institutionnel (SACD), en distribution (MK2 diffusion) et en exploitation/événementiel (Salon du cinéma, European Cinema Summit, Festival Paris Cinéma). Au salon du cinéma, j’ai eu la chance de travailler pendant 2 ans avec tous les acteurs de l’industrie, du dresseur d’animaux aux maquilleurs en passant par les cascadeurs…, c’était incroyable !

C’est ensuite chez Euro Media Group (leader de la prestation technique audiovisuelle) que je me suis « éclatée ». Je suis restée 8 ans chez ce prestataire qui filme les plus grands événements sportifs internationaux (J.O, Coupe du monde de foot, Tour de France, GP de Monaco, Roland Garros…). L’entreprise disposait aussi à l’époque des plus grands studios de cinéma de télévision (The Voice, Danse avec les stars, la Cité du Cinéma, les studios de Bry…). L’entreprise étant à la pointe de la technologie, je passais mes journées entourée des meilleurs techniciens, des pointures mondiales dans leur domaine. J’ai appris à maîtriser leur langue très technique. J’essayais d’une part de comprendre et d’autre part de traduire les concepts pour pouvoir vulgariser à nos clients et aux journalistes. Parmi les sujets traités : la 3D, la 4K/UHD, L’Hyper Fréquence, la Slow Motion, le son binaural, la Réalité Augmentée…

Furet Company est une entreprise “historique” dans l’univers des technologies immersives ! Peux-tu nous parler de votre histoire, des dates clés et de vos réalisations emblématiques ? 

Bien sûr ! Furet Company est née en 2010 ! Android existait à peine en France. C’étaient vraiment les tout débuts des smartphones, Cédric Levret a fondé cette société avec l’objectif de transformer le monde en terrain de jeu. Première année, premier client : la RATP avec un jeu de piste à base de quiz dans le métro. C’est Serge, le lapin rose qui guidait les joueurs pendant les Journées Européennes du Patrimoine. En 2012, Furet Company a entamé une longue collaboration avec le Château de Versailles pour qui nous avons développé nombre d’innovations et de mécanismes ludiques.

Au fil des ans, l’entreprise a développé une plateforme unique permettant de créer des applications en marque blanche avec le plus grand catalogue de jeu. La première impression est toujours décisive, alors pour capter l’attention de l’utilisateur, il faut lui proposer une expérience novatrice qui piquera sa curiosité.

La découverte du sous-marin Flore à Lorient

Chez Furet Company, nous sommes très heureux d’entretenir des relations de longue durée avec nos clients en travaillant par exemple depuis 11 ans avec l’Office de Tourisme de Sète. Le parcours de Barberoussette est toujours très bien téléchargé et reçoit chaque mois des avis d’utilisateurs conquis. Cette année, on fête aussi nos 10 ans avec trois clients : le Parc Naturel Régional de l’Avesnois, l’ADT Alsace et le sous-marin Flore à Lorient ! Quand certains disent que le numérique est vite obsolète, nous, on prouve le contraire !

Aujourd’hui, quels sont les domaines d’activités principaux de l’entreprise ? 

En plus du tourisme et de la culture, nous avons effectivement développé le marché des Ressources Humaines. Depuis 2015 et une application de jeux en réalité augmentée pour sur la sensibilisation diversité, handicap et mixité (pour La Poste, Dassault Systèmes, Accenture, PSA …) nous avons conquis les entreprises avec nos applications personnalisées (Groupama, La Poste, le Groupe BPCE, Intermarché…). Aujourd’hui, nous travaillons essentiellement sur les thématiques de l’onboarding et de la communication interne.

Nous sommes devenus spécialistes dans l’art d’accueillir et de faire découvrir un site ou une marque. Avec notre forte activité dans le domaine du tourisme, nous développons des expériences de découverte toujours plus poussées parce qu’il faut toujours faire mieux que les autres pour être attractif. Les entreprises ayant vu les solutions proposées pour le Tourisme nous demandent en permanence des nouvelles idées pour se différencier sur l’expérience collaborateur. Les entreprises sont effectivement en concurrence et cherchent à se démarquer pour attirer et fidéliser des nouveaux talents. De la même façon qu’on propose un parcours de visite dans le tourisme, on propose aux collaborateurs un parcours expérientiel pour répondre aux enjeux d’image et de réputation des entreprises.

Dans les deux domaines, le smartphone présente un compagnon de visite qui crée un lien avec l’utilisateur et lui pointe du doigt des éléments à regarder pour transmettre des informations. L’idée c’est de rendre cela le plus interactif possible pour favoriser l’ancrage mémoriel et propager une perception ultra positive du messager.

Nous nous sommes vus au SITEM, le Salon international des musées, des lieux de culture et de tourisme où tu présentais en particulier les nouvelles enquêtes de la magicienne Anne Mésia. Comment vois-tu l’utilisation des technologies immersives dans le domaine du tourisme ?

Le mot « immersif » c’est un peu comme le mot « innovation », », c’est souvent mis à toutes les sauces pour paraître moderne. C’est un peu pareil aussi pour le mot « ludique » d’ailleurs. Quand il y a un quiz, les gens disent que c’est ludique mais chez Furet Company, nous plaçons le curseur beaucoup plus loin !

A la découverte de l’aquarium de Paris

En tant que pionnier et leader, Furet Company se doit de proposer à ses clients le meilleur des technologies et d’avoir un temps d’avance. Nous avons un large catalogue que nous continuons à faire évoluer tout en affinant nos jeux existants et nos techniques de narration. Le plus important, c’est de proposer le bon mécanisme en fonction du lieu et du message à faire passer. Certain associent le mot « immersif » à un équipement lourd (lunettes, casques audio, manettes…) qui enferme le visiteur dans un autre monde. Pour d’autres, un jeu de piste papier est immersif, car il est in situ. Chez Furet Company, nous embarquons les visiteurs dans une histoire parallèle, ancrée dans la réalité. 80% de nos jeux se passent en dehors du smartphone. L’objectif est d’interagir avec le monde réel sans enfermer le regard. Nous nous adressons au public famille ; l’idée n’est pas de passer du temps sur les écrans comme dans un jeu vidéo.

Derrière un smartphone il y a en moyenne 3 personnes qui doivent collaborer pour réussir une mission. L’expérience immersive est avant tout une expérience collective dans un environnement scénarisé où l’on plonge les familles dans un univers où les rôles peuvent être changés (ce sont par exemple les enfants qui dictent le rôle des parents dans la quête).  C’est avant tout la perception du monde réel qui est modifiée.

Les relations avec vos clients ont-ils changé ? Est-ce plus simple aujourd’hui de proposer ce genre de produit ?

Aujourd’hui, tout le monde est équipé d’un smartphone et depuis le Covid l’usage du QR code s’est démocratisé. L’intérêt du numérique est acquis et en plus c’est un medium autonome qui n’a pas besoin d’être nettoyé entre deux joueurs. Notre approche en faveur d’un numérique raisonné, ludique et éducatif inspire confiance autant aux parents qu’aux enseignants. Et nous avons une solution « Made in France », des serveurs hébergés en France et nous ne collectons aucune donnée RGPD, ce qui rassure les collectivités et leurs utilisateurs.

Dans l’ensemble de vos productions, quelle est celle qui te semble la plus représentative des demandes actuelles dans le domaine du tourisme ?

En ce moment on a, en gros, 3 types d’approches :

  • Les sites qui s’étendent sur un grand territoire et qui se rassemblent pour créer une application commune (Jur’Aventures, Trésors de Vendée, Légendes du Tarn par exemple)
  • Les sites qui veulent être autonomes dans la création de leur parcours et que nous formons à la gamification (Domitys, Les Hauts de Flandre, Cap Nord Martinique, Vendin le Viel…)
  • Les sites qui veulent que nous gérions tout de A à Z, communication comprise et qui passent par des formules « tout compris » (Les enquêtes d’Anne Mésia, de Maestro, de Pif ou de « C’est Toujours pas Sorcier »). Ce sont souvent des châteaux, des musées, des villes ou des villages. Mais sur cette dernière formule, on a de plus en plus de sites qui commandent plusieurs aventures (ex : 3 aventures pour l’Office de tourisme de Cambrésis et trois aventures le Centre Morbihan Communauté).

Comment les touristes utilisent-ils vos solutions ? quels sont les commentaires ? Avez-vous des surprises ?

Nos applications sont toutes gratuites et disponibles sur les stores Ios et Android. Nous avons une application qui référence l’ensemble de nos aventures « Piste et Trésor » et qui a une communauté de 15 000 fans de jeux de piste et chasses aux trésors. L’avantage d’une application c’est aussi l’envoi de notifications. Nous avons 6 000 abonnés sur les enquêtes d’Anne Mésia par exemple. Du coup, quand un nouveau parcours est lancé, les abonnés sont au courant. De même, on envoie des notifications à chaque vacances pour rappeler aux joueurs qu’ils aillent jeter un coup d’œil sur la carte pour voir s’il y a des jeux à faire sur leur lieu de vacances.

Les mystères de Pif

Quand je travaillais chez Plus Belle la Vie, tous les matins je lisais avec bonheur les lettres des fans avant de les envoyer aux acteurs. Aujourd’hui, mon bonheur quotidien est de recevoir les avis sur les stores. Nous recevons tous les jours des avis 5 étoiles avec des commentaires élogieux. C’est flatteur et ça fait plaisir. Un exemple reçu cette semaine : « Nous avons fait un certain nombre de chasses au trésor avec notre enfant de 6 ans, celle-ci sort du lot, vraiment bien réalisée ». Et ils nous ont mis 4 étoiles… C’est bien d’être exigeant ! Ça fait progresser !

Pourrais-tu nous parler également de votre travail dans le domaine des RH ? Comment les technologies immersives en général et la RA en particulier sont-elles utilisées ?

Quand je suis arrivée chez Furet Company, c’était clairement pour l’aspect technologique et culturel du métier mais je me suis prise d’affection pour les sujets RH. Avant d’arriver dans l’entreprise on m’a fait télécharger une application Welcom’App et chaque jour j’avais des jeux à faire pour découvrir l’entreprise. J’ai réellement trouvé le concept super.

Application WelcomApp de Furet Company

L’expérience de notre solution « Welcom’App » est marquante et personnalisée à chaque entreprise. En tant que nouvelle recrue, on se sent déjà appartenir à l’entreprise bien avant d’arriver. Au fil des jours l’application tisse un lien et présente des sujets spécifiques (histoire, valeurs, culture, chiffres clés etc.). Et puis, plus on se rapproche du jour d’arrivée, plus les jeux sont «  waouh ». On peut visiter des sites en réalité virtuelle, scanner une affiche en réalité augmentée avec le dirigeant qui s’adresse à nous etc. Une fois arrivé dans les locaux, d’autres types de défis en réalité augmentée sont proposés : scanner le défibrillateur, réaliser une chasse aux risques, aux équipements EPI, on peut scanner l’annuaire de l’entreprise ou des affiches qui présentent des saynètes façon caméra café sur des sujets liés au handicap, la diversité, la place des séniors, la mixité, l’égalité femme-homme …

Mille bornes aventures

Les résultats sont époustouflants. Nous avons en moyenne 4,85/5 sur les stores et les équipes réalisent 75% de leur pré-boarding. C’est énorme et ça montre factuellement l’attrait de l’expérience. Après interview des collaborateurs, leur ressenti fait chaud au cœur. Ils sont une très large majorité à demander de garder l’application après leur arrivée en entreprise. Pour répondre à ce besoin nous avons créé la solution « Life@work » qui permet de garder le lien avec les collaborateurs dans la durée.

Bref, c’est passionnant, surtout quand on aime l’humain et que l’on pense que le bien-être en entreprise est essentiel. J’en profite d’ailleurs pour dire que ce n’est pas juste une posture. Cédric Levret, fondateur de Furet Company cherche réellement au quotidien avec ses équipes à rendre le travail agréable par un subtil mélange de « bienveillance » et de « positivité » ; deux autres mots à la mode qu’il n’est pas toujours simple de réaliser dans la durée, mais il y arrive et au final : on s’amuse !

Vous pouvez en savoir plus sur l’entreprise en consultant le site de Furet Company

AR consultant & RA'pro president à GMC | Site Web | Plus de publications

Grégory MAUBON est consultant indépendant en réalité augmentée (animateur et conférencier) depuis 2008, où il a créé www.augmented-reality.fr et fondé en 2010 RA'pro (l'association francophone de promotion de la réalité augmentée). Il a aidé de nombreuses entreprises (dans plusieurs domaines) à définir précisément leurs besoins en réalité augmentée et les a accompagnées dans la mise en œuvre.

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