Holusion propose un dispositif pertinent pour de la réalité augmentée collective

Un des problèmes actuels de la réalité augmentée reste lié aux interfaces d’utilisation, entre le  smartphone peu pratique et les lunettes pas encore au point, nous parlons régulièrement ici d’une troisième voie utilisant des mécanismes de projection (Spatial Augmented Reality). Nous sommes donc allés poser quelques questions à la société Holusion pour met au point un dispositif de ce type.

Bonjour Benjamin,  tu peux te présenter en quelques mots ainsi que les autres membres de holusion ?

holusion004Bonjour. L’équipe Holusion regroupe des compétences très variées et complémentaires. Thibault Guillaumont, Sebastien Dumetz et moi même Benjamin Cliquennois sommes les fondateurs ingénieurs de la société Holusion. Thibault s’occupe de la gestion de projets, Sebastien, directeur technique, développe nos solutions tandis que je prends pour ma part en charge la dimension commerciale d’Holusion. Dès les débuts de la société nous avons embauché Ségolène Duhamel, la responsable de communication, Annie Rose Boissy, la responsable commerciale et Paul Bonneel, le responsable production.

Quelles sont les origines du projet ?

L’idée de l’hologramme a vu le jour dans le cadre d’un projet universitaire de visio-conférence. Lors d’une veille technologique, nous avions identifié une méthode d’affichage innovante : l’illusion d’optique du Pepper’s Ghost. Ce jeu de miroirs et d’optique permet de visualiser une image, une animation flottant librement dans l’air. Les images obtenues par cette technique nous ont tout de suite marquées : le résultat visuel était très proche des hologrammes que nous trouvons dans les films de science-fiction. En effet, l’image obtenue est à la fois dynamique, colorée, naturelle et elle s’adapte parfaitement à l’environnement réel dans lequel elle s’inscrit.

Nous avons donc réalisé un prototype, entièrement digital, du Pepper’s Ghost, en adaptant cette technique sur les quatre faces de notre pyramide. Nous avons ainsi obtenu un système d’affichage unique, capable d’afficher des flux d’informations sur 4 points de vues différents.

Commençons directement par une question de fond : pourquoi parles-tu de réalité augmentée à propos de tes produits ? Comment vois-tu les liens ?

Nos clients et partenaires éprouvent tous un même besoin qui les poussent à utiliser les solution de Réalité Augmentée : offrir des applications qui marquent une rupture avec les usages traditionnels d’un écran. Par exemple, les casques immersifs ouvrent la voie à des simulations virtuelles réalistes dans lesquelles il est possible de prendre le rôle d’une personne, un vrai avantage par rapport aux simulations sur écran. Mais ces systèmes sont tout de même réservés à un seul utilisateur, qui doit porter sur lui un matériel contraignant. Cela l’isole et ne favorise pas la collaboration, la discussion ou la créativité. Holusion propose donc un format innovant de réalité augmentée : une interaction collective avec un produit mélangeant réel et virtuel. En effet, il est possible d’agir à plusieurs et en temps réel sur le contenu virtuel sans rompre le lien avec l’extérieur. A ce titre, notre solution est un complément logique aux casques de réalité virtuelle.

Peux-tu nous donner un ou deux exemples d’utilisations ?

Beaucoup d’entreprises s’équipent pour développer des prototypes et démonstrateurs de leur domaine d’activité. Nous travaillons beaucoup avec des laboratoires publics ou privés dans les différents domaines de la modélisation 3D.

Nos principales applications interviennent sur trois grands marchés;

holusion008Le marché médical où nous proposons de nouveaux supports pédagogiques de formation et de simulation aux centres universitaires. Nous travaillons aujourd’hui sur une banque de modélisations médicales qui servira à la fois de support pour le professeur universitaire ainsi que de modèle de manipulation pour l’étudiant. L’hologramme répond ainsi aux besoins fondamentaux de ce milieu :

  • donner plus de réalité au futur praticien en l’immergeant dans une simulation réaliste ;
  • favoriser l’apprentissage et la pédagogie ;
  • ouvrir les champs de réflexions et favoriser le travail d’équipe des étudiants grâce au multi-affichage.

Le domaine institutionnel utilise également nos systèmes d’affichages pour présenter de nouveaux projets. L’hologramme, contrôlé en temps réel, offre en effet une expérience de visualisation inédite dans laquelle les collaborateurs, les clients et les fournisseurs peuvent découvrir un projet, un produit ou un mécanisme. L’hologramme devient alors un support de co-design et de collaboration.

Le dernier segment est celui du commerce digital. L’extension de gamme en hologrammes permet au client de découvrir, via notre interface, toutes les références du point du vente. Il pourra aussi les personnaliser via des capteurs sans contact ou une tablette tactile connectée. L’hologramme apporte une réalité au produit et les applications permettent de réaliser l’intégralité de la commande sans quitter le dispositif en cours de route. Les premiers systèmes seront installés dans le domaine du luxe et sur les surfaces de ventes spécialisées.

Quelles sont les réactions des usagers quand il l’utilise ?

holusion010En premier lieu, l’effet “wahou” lié à l’image est toujours présent. Pendant la prise en main, on remarque que l’adjonction de moyens d’interactions (boutons, surfaces tactiles, technologies sans contacts, etc…) change totalement la façon de voir le produit : d’un outil événementiel, il devient un moyen de manipuler autrement les objets numériques.

L’impact de l’hologramme sur la mémoire des gens est remarquable. Assez régulièrement, les usagers nous parlent d’hologrammes qu’il ont vu parfois 10 ans auparavant. Cette image innovante communique beaucoup sur l’imaginaire : le spectateur a souvent acquis de nombreuses références de science-fiction, ce qui fait de ce média un outil très apprécié.

Une remarque revient souvent : peut-on différencier les faces du projecteur ? C’est l’objectif de notre développement actuel.

Comment gérez-vous l’interaction entre l’utilisateur et l’image ? Avez-vous identifié des bonnes pratiques, et des moins bonnes ?

Nous essayons de mettre en place des interactions les plus directes possibles entre l’utilisateur et l’image. Nous travaillons sur cet aspect avec le centre de recherche Inria Lille Nord Europe. Une équipe de recherche « Mint » se concentre sur le problème de l’interaction à partir de trois points de vues : cognitif, numérique/algorithmique et hardware.

Il est encore très complexe de mettre en place une interface sans contact. Le public n’utilise pas facilement cette technologie qui reste trop complexe. C’est une raison pour laquelle nos premiers tests avec le Leap Motion ou le Kinect n’ont pas été bien reçus. Nous nous sommes alors focalisé sur l’intégration de capteurs plus intuitifs et ergonomiques. Les technologies sans contacts comme le NFC ou le RFID permettent par exemple de transformer n’importe quel objet en hologramme. Nous intégrons également des commandes plus traditionnelles telles que des manettes de jeux vidéo. Ironiquement, les utilisateurs qui ne touchaient pas aux interfaces trop complexes du “Leap Motion”, utilisent intuitivement notre interface “console de jeux” tout en nous demandant à présent pourquoi ne pas utiliser la reconnaissance de gestes !


Merci Benjamin pour cette présentation et rendez-vous sur le site Holusion pour en savoir plus !

Consultant réalité augmentée à GMC | Site Web | Plus de publications

Grégory MAUBON est consultant indépendant en réalité augmentée (animateur et conférencier) depuis 2008, où il a créé www.augmented-reality.fr et fondé en 2010 RA'pro (l'association francophone de promotion de la réalité augmentée). Il a aidé de nombreuses entreprises (dans plusieurs domaines) à définir précisément leurs besoins en réalité augmentée et les a accompagnées dans la mise en œuvre.

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