Coup de gueule : La « fausse » réalité augmentée

La réalité augmentée pour faire simple et clair, c’est :

  • le mixte de l’environnement réel avec un environnement virtuel;
  • une interaction instantanée du réel dans le virtuel;
  • en respectant le 3D de la scène.

Une fois la définition posée, cela permet d’élimer de nombreuses applications qui prétendent  faire de la réalité augmentée.

Les plus en vogues sont celles qui nous proposent de prendre une photo de notre environnement et ensuite d’ajouter une image, appelée objet. Il est même possible de changer la couleur du dit ‘objet’. Je ne discute pas de l’utilité pour le consommateur de ces application mais je ne vois pas la différence avec un logiciel de retouche d’images tel que que Gimp ou Photoshop. De la réalité augmentée cela ? Non !

Les autres types applications qui me font réagir sont celles qui nous parlent de réalité augmentée juste parce qu’elles utilisent le décor filmé par la caméra de votre smartphone comme sorte de « fond d’écran ». Mais elles n’offrent aucune interaction avec l’environnement réel. Il est tout à fait possible de jouer à ces jeux jouent sans la fonction camera. Pour le prouver, il suffit d’obturer la caméra… et le résultat est le même…

Qu’est ce qui me chagrine dans cette « fausse » réalité augmentée ? Que les clients ou les sociétés intéressées par cette technologie pour la promotion de leurs produits ou leurs services, soient perdus et déçus.

  • Est ce que la réalité augmentée se limite à ça?
  • Est ce que je dois investir dans une application pour faire ça?

En regardant certaines vidéos, j’ai du mal à comprendre ce qui a pu convaincre de grandes marques à franchir le pas. Et je n’ose pas imaginer leurs déceptions en visualisant le résultat et le retour sur investissement !

Par contre l’intérêt des agences de communication est très clair : ce partager le gâteau. En effet, le marché à venir a un très grand potentiel. Le cabinet d’études Juniper Research a estimé dans un rapport qu’en 2014 le chiffre d’affaire généré par la réalité augmentée sera de 732 millions de dollars.

Nous avons choisi dans ce blog de parler de cette « non réalité augmentée » en la taguant « NORA » dans notre veille. Encore une fois, sans juger de l’utilité de ces services pour les utilisateurs, il nous parait important d’apporter notre opinion « externe » sur ce phénomène.

Mais attention de ne pas tuer la poule dans l’œuf.

Qu’en pensez vous?

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J’ai une formation technique et je suis passionné par les nouvelles technologies et tout ce qui s’en approche.

Aujourd’hui je participe,à l’animation du blog http://augmented-reality.fr. En 2011, nous avons créé avec Gregory Maubon, l’association de promotion de la réalité augmentée RA’pro dont je suis le président. Dans le cadre des activités de RA’pro, je co-organise les ARuseCamp (http://ARuseCamp.org) et j'interviens pour des conférences, des ateliers ou du conseil et de l'accompagnement.

Vous pouvez me joindre à cette adresse olivier@augmented-reality.fr ou via skype olivier.schimpf

Linkedin ; http://www.linkedin.com/profil.....rk=tab_pro

26 comments for “Coup de gueule : La « fausse » réalité augmentée

  1. Un commentaire un peu tardif mais peut-être que vous pourrez m’apporter une réponse.
    J’ajoute à la « définition » que la RA passe par un outil qui capte le réel (caméra intégrée, webcam,…) et un outil qui permet à l’utilisateur de visionner ce réel de manière augmentée (écran de téléphone, lunettes, vidéo projecteur, TV,…).

    Ces 2 conditions permettent par exemple de classifier en NORA cette vidéo
    http://publigeekaire.com/2011/04/projection-3d-et-realite-augmentee-pour-hyundai/

    Cela vous semble t-il juste ?

    • Merci pour cette remarque ! Je viens de voir cette action et je ne vois pas vraiment de réalité augmentée la dedans … Mais bon, le blog précise qu’il se passe un truc en pointant son mobile vers la voiture.

  2. Bonjour Siegfried,

    Je considère qu’un débat sur ce sujet n’est pas inutile. Chacun à une position et l’exprime, ce n’est pas un troll, d’ailleurs on n’en est pas à se traiter de nazis 😉

    Je te rejoins sur la plupart de tes remarques et c’est pour cela que nous avons imaginé le tag NORA. Encore une fois, ce n’est pas un jugement de valeur mais une façon de dire aux gens « arrêtez de nous prendre pour des jambons ».

    Par contre je ne pense pas que des outils spécifiques RA soient nécessaires pour l’utilisation. C’est le public qui fera vraiment émerger les usages, comme d’habitude, et il faut que cela reste possible.

    Grégory

  3. Ce débat ne fait qu’alimenter un troll…

    c’est le bon sens commun qui définit la nature des objets et des technologie

    certaines définitions sont toujours sujette à controverse

    seulement si on devait limiter la définition de la RA à l’incrustation d’une image virtuelle alors tout l’enjeu perdrait de son charme

    Le consommateur et la société n’attend pas un gadget…. non! Innover c’est avant tout proposer une alternative sérieuse aux technologies actuelle….

    Pour moi la RA aura vraiment conquit le public le jour où l’on aura lâché nos claviers et nos souris pour directement utiliser une interface en RA (pour développer, modéliser de la 3D ou dessiner par exemple)

    Ce jour là on pourra vraiment parler d’interaction total et immersive…

    Ce que je veux dire c’est qu’il ne faut pas duper le public sur le potentiel de cette technologie!…. à force de sortir à la va vite des gadgets les gens vont en avoir assez et les actionnaires vont partir!

    Bref….. c’est un problème de spéculation et de gros sous…. ça fait tout de suite vachement plus joli de dire qu’on fait de la RA plutôt que de dire qu’on utilise un logiciel de retouche d’image ou de tromper le client en programmant un très joli indicateur fixe sur un écran tactile (très beau mais franchement pas révolutionnaire)

    Moi je trouve que c’est pas un mal « d’élétiser » (si vous m’accordez ce néologisme) le terme de Réalité Augmenté.

    PS: je pense très sérieusement qu’il faut aller jusqu’à créer des outils spécifiques à l’utilisation de la RA (autre que l’utilisation conventionnelle du model informatique utilisé jusqu’à maintenant…. qui finira par montrer des faiblesses tôt ou tard)

  4. Bonjour à tous et, comme le dit Olivier, merci pour tous les commentaires constructifs ! Je ne suis pas un spécialiste de la recherche en RA comme vous le savez. Ce qui m’intéresse c’est plutôt l’usage qu’on en fait. Et c’est en adoptant cet angle d’attaque que nous avons travaillé sur cet article avec Olivier.

    Définir dans l’absolu la « réalité augmentée » c’est aussi illusoire que définir le « community manager », le camion tous les autres noms finalement assez « communs ». Nous ne sommes pas dans le monde des normes … Comme le dirait un de nos contacts sur Dijon, nous avons tous nos propres schémas de pensées qui définissent notre sémantiques 🙂

    Du point de vue de l’usage, il me semble important justement de ne pas tout mettre « sur le dos » de la réalité augmentée et de définir quelques fonctionnalités assez simples à vérifier mais complexes à mettre en oeuvre pour valoriser le travail des entreprises compétentes. Je suis d’accord sur l’utilité de l’incrustation d’images par exemple et, comme le fait remarquer Philippe, c’est probablement une étape vers de la « vraie » RA pour certaines agences. Simplement, si aujourd’hui on fait passer l’image d’une RA de ce type dans l’esprit des futures utilisateurs, on compromet l’avenir des entreprises qui maîtrisent la technologie.

    C’est parce que nous sommes tous les deux réellement convaincus de l’impact de cette technologie sur notre société dans les années à venir que nous voulons à notre humble niveau poser des jalons. Peut être que nous nous trompons, mais cela ne nous empêche pas d’avancer 🙂

    • Pour répondre à Olivier (Zit), voici une application de réalité augmentée. Elle est proposée par Adrien Hamelin et David Wolinski, étudiants à l’école d’ingénieurs ESIR (École supérieure d’ingénieur de Rennes). Grâce à des capteurs placer dans une sur-chausse, l’application « Shoes your style »  permet de changer le son de la marche. Ces étudiants parlent de « marche augmentée », les usages pourraient être dans un cave pour simuler différents environnements, l’assistance pour les kinésithérapeutes, les jeux vidéo, …
      La vidéo est ici :


      Qu’en pensez vous ?

  5. @Olivier,

    pour moi, c’est juste de la retouche d’image et de l’incrustation d’une image sur l’affichage de la caméra.

    Pour moi, ça c’est aussi de la RA, un peu comme la réalité diminuée est en fait de la RA.

    @toto,

    Mais je ne comprends pas les références au marteau, aux lunettes ou bien au casque anti-bruit??

    Car tu disais qu’il fallait une interaction + immersion. Dans ces cas, l’utilisateur est en interaction (il agit sur le marteau, puis avec le marteau, et le marteau agit sur lui) et en immersion (c’est le fait d’utiliser un outil, à ne pas confondre avec l’expérience subjective (la présence) due à l’immersion) (inutile de parler de « virtuel » pour interaction ou immersion).

    Pour moi et apparemment pour Azuma aussi (même d’un point de vu fonctionnalité), en faisant abstraction des spécification techniques, il y a une notion de virtuel dans la réalité augmentée…

    Pour Azuma tu as certainement raison (bien que je ne puis parler pour lui, et qu’il ne pense peut être plus pareillement maintenant). Cependant, c’est juste que ce qu’il faut considérer comme « virtuel » dépasse de très loin le cadre d’un modèle 3D, 2D ou de quoi que ce soit qui passe par une carte graphique. Par exemple, un processus est considéré comme quelque chose de virtuel. C’est du au fait que la traduction vient de « virtual », ça biaise pas mal de chose…

    @Stéphane,

    je comprends interaction en temps réel entre le VIRTUEL et le REEL.

    Je crois qu’il y a un petit problème, c’est l’utilisateur qui interagit et c’est lui aussi qui perçoit la notion de temps réel, cette notion (en réalité c’est la latence) se traduit en fait par le décalage temporel entre l’action de l’utilisateur et la perception des conséquences de cette action (il y a des subtilités s’il s’agit de RV ou de RA que je ne détaille pas, la flemme 😀 ). Mais par exemple, si un mec se déplace dans l’environnement réel (avec son téléphone qui filme les montagnes), au plus la latence est faible au mieux les petits textes informant l’altitude des sommets se déplacerons de façon cohérente avec la vidéo mais l’interactivité n’est pas entre le réel et le virtuel, mais entre l’homme et le reste.

    je prends un critère simple, si l’application fonctionne toujours de la même manière avec un doigt sur la caméra, c’est un cas de fonctionnalité 0

    Lol, ça peut être un bon critère même si je ne sais pas si c’est généralisable… Dans tous les cas, ça ne marche pas pour de la RA audio, il n’y a pas forcément de caméra ! xD

    bon promis j’arrête de répondre, c’est qu’il y en a qui travaille ! 😉

  6. @Olivier: je prends un critère simple, si l’application fonctionne toujours de la même manière avec un doigt sur la caméra, c’est un cas de fonctionnalité 0 🙂
    Et tu as en plus le loisir de te moquer du mec qui te montre une telle application 😉

    (Dommage que le tag NOAR soit déjà largement utilisé pour autre chose sur twitter…)

  7. Zit, tu soulignes fort justement que le point 3 de la définition est un peu flou. En effet cette histoire de 3D apporte plus de confusion qu’autre chose.
    Mais je ne comprends pas les références au marteau, aux lunettes ou bien au casque anti-bruit??

    Pour moi et apparemment pour Azuma aussi (même d’un point de vu fonctionnalité), en faisant abstraction des spécification techniques, il y a une notion de virtuel dans la réalité augmentée…c’est pour cela que je ne conçois pas de dissocier complètement RV et RA (la RA sous-domaine de la RV est cependant un peu fort et mériterait un autre débat)

    Le point 2 précise bien « Interactive in real time » je comprends interaction en temps réel entre le VIRTUEL et le REEL. Et c’est là ou je penses qu’est le désaccord dans la classification des applications. Donc pour moi pas d’interaction pas de RA!
    J’aime bien l’exemple de Jonathan sur le sous-titrage temps-réel, il permet de bien montrer la non nécessité du point 3 de la définition.

  8. Dans sa thèse, JY Didier explicite une taxonomie fonctionnelle « classifiant les systèmes suivant la manière dont l’association entre le réel et le virtuel est traitée », et les classe même « selon un ordre croissant de la contribution des augmentations visuelles dans la scène réelle ».

    En effet et pour rendre à césar ce qui lui appartient, c’est Fuchs qui à proposé cette taxonomie dans le traité de la RV (première édition, 2001 je crois) et à décidé ensuite de l’enlever des éditions suivantes pour plus de clarté en se limitant à la RV. On peut y lire juste avant la taxonomie :

    Remarque préliminaire : Nous présentons à la suite des fonctionnalités numérotées de 1 à 5, mais il n’y a pas intrinsèquement une hiérarchie entre elles : chacune de celles- ci a des objectifs différents. On peut toutefois dire qu’elles induisent secondairement des difficultés scientifiques et techniques d’ordre approximativement croissant de la fonctionnalité 1 à la fonctionnalité 5.

    Donc à l’origine, l’ordre est surtout fonction d’une sorte de difficulté technique ou scientifique.

    à vrai dire, au bout de 2 minutes, c’est lassant.

    Tu m’étonnes, et encore c’est si t’a pas le mal de mer avant 😉

    OK, c’est que de la technique mais ça se répercute sur l’expérience utilisateur qui en découle.

    Encore d’accord. En fait je pense aussi que le jeu avec la vidéo derrière est assez limite. D’ailleurs, je le rangerais dans la fonctionnalité 0 de fuchs :

    On peut donc écarter le cas où les images réelles (IR) et les entités virtuelles (EV) sont affichées sur un même écran, mais sans aucun rapport entre elles. Dans ce cas, l’utilisateur emploie un seul écran pour deux affichages indépendants (On peut classer ce cas en fonctionnalité 0 !)

    Mais je voulais attirer l’attention sur le fait qu’il n’est pas si évident que ça de dire si une application est de la RA ou n’en est pas. Je propose, pour être démocratique, qu’un sondage soit lancé dès qu’il y a suspicion de tag « NORA » 😉

    Olivier.

  9. Bien que la définition d’Azuma soit usuellement considérée comme celle de base, il est vrai que son point 3 reste sujet à polémique, et c’est peut-être là que nous ne nous comprenons pas. Dans sa thèse, JY Didier explicite une taxonomie fonctionnelle « classifiant les systèmes suivant la manière dont l’association entre le réel et le virtuel est traitée », et les classe même « selon un ordre croissant de la contribution des augmentations visuelles dans la scène réelle ».
    Or, dès son premier exemple en bas de l’échelle, il présente un système qui (à mon sens) a plus d’association réel-virtuel que le jeu Star Wars RA sus-nommé ! Ce système, certes simple, consiste en l’affichage sur l’image d’un label décrivant l’objet visible ou le processus en cours. Tu ne peux pas te passer de la caméra pour faire fonctionner un tel système.
    Dans SWRA ou dans AR Invaders, le dernier truc à la mode, tu peux mettre le doigt devant la caméra et continuer à jouer comme si de rien n’était ! C’est « juste » un jeu utilisant le gyroscope avec le retour caméra en arrière-plan. Je ne dis pas que ce n’est pas fun ou mal réalisé (à vrai dire, au bout de 2 minutes, c’est lassant), mais ça m’embête qu’on appelle ça de la RA quand je vois des gens travailler dur pour calibrer la caméra, faire de la détection de forme, du suivi d’objets, etc. basées sur l’image réelle issue de la caméra. OK, c’est que de la technique mais ça se répercute sur l’expérience utilisateur qui en découle.

  10. Hello,

    mais à mon sens tu rentres parfaitement dans la catégorie des gens décrit plus haut qui veulent faire passer n’importe quoi pour de la RA.

    Mais carrément ! J’ajouterais seulement une petite précision, il ne s’agit pas de n’importe quoi, mais juste des différentes facettes d’une même fonctionnalité. La RA (en tant que fonctionnalité) c’est aussi l’utilisation de lunettes de vue, d’implants auditifs, d’un casque anti-bruit, d’un marteau… Tous ces artefact techniques augmentent ou diminuent (plus généralement modifient) notre espace perceptif, ayant donc la même fonction que la RA.

    qui a dit qu’un camion devait avoir des roues ou encore plus mesuré moins de 3 m!!!!!

    C’est ma définition arbitraire d’un camion. Je retourne la question, qui dit que la RA doit être définie avec ces 3 points ? (et j’y répond)

    C’est Azuma (en 1997 !) [1] qui d’ailleurs décrit les trois points comme ceci :

    1) Combines real and virtual
    2) Interactive in real time
    3) Registered in 3-D

    On remarque donc une différence entre « en respectant le 3D de la scène » et « Registered in 3-D ». Ce troisième point est cependant depuis longtemps caractérisé comme non nécessaire pour être en présence d’un système technique de RA (cf la thèse de Jean-Yves Didier [2] page 17).

    la 3D de la scène n’est pas forcément « visuel », le son peut être 3D aussi.

    Bon, on limite à l’image et au son alors ? pas d’odeur en 3D, pas de saveur en 3D ? ça me rassure… c’est n’importe quoi cette histoire de 3D…

    [blockquote]
    Si on se réfère au traité de la réalité virtuelle, les notions d’immersion et d’interaction sont indispensable pour définir de telles applications.
    [/blockquote]

    Rapprochement avec la RV : cool (c’est pas ironique, j’adore ça !). En effet, c’est même au coeur du modèle. Tu liras alors sur cette image « Corps augmenté par l’outil » et tu comprendra donc qu’il suffit d’utiliser un marteau pour que les notions d’immersion et d’interaction soient présentes :

    http://dl.dropbox.com/u/1831552/vrac/corpsAugmente.png (extrait de [3])

    Je considère que la réalité augmentée est un sous domaine de la réalité virtuelle.

    Et pour le reste, j’ai la flemme d’écrire, ça par exemple, me donne des frissons 😉

    [1] R. Azuma, “A Survey of Augmented Reality,” Presence: Teleoperators and Virtual Environments, pp. 355–385, August 1997.

    [2] J.-Y. Didier, Contribution à la dextérité d’un système de réalité augmentée mobile appliqué à la maintenance industrielle. PhD thesis, Université d’Evry, Décembre 2005.

    [3] M. Auvray and P. Fuchs, “Perception, immersion et interaction sensorimotrices en environnement virtuel,” In A. Grumbach & E. Klinger (Eds.), Réalité Virtuelle et Cognition. Numéro spécial de Intellectica, vol. 45, no. 1, pp. 23–35, 2007.

  11. Débat interessant je suis partisan des 2 points de vue, il y a confusion entre définition de la RA et bonne application de celle ci, la définition pose les bases mais c’est l’application qui sublime la techno, j’ai l’impression qu’on débat plus de la différence entre une mauvaise appli RA et une appli novatrice avec une bonne utilisation.

    Voila ma définition: Le support réel est la donnée que doit exploiter au maximum l’information virtuelle, je pense que c’est la différence entre une RA et une « NORA ».
    Je trouve effectivement la définition d’Olivier trop restrictive.
    Libre à chacun de classifier les applis comme il le souhaite, pour moi plus les informations du calques réel sont « bien » utilisés plus on tend vers une bonne application RA, moins les informations sont utilisés moins bonne est la RA.
    Ce n’est pas parcequ’on est au bas de l’échelle qu’on existe pas.

    L’overlay est-il de la RA? les sous-titres d’un film le sont-ils? Non, mais que dire d’une appli qui traduirait en temp réel les paroles des acteurs en utilisant cet overlay? Cela rentre dans ma définition(support auditif), au bas de l’échelle certe, mais il y a utilisation du support réel et si on rajoute à cela une spacialisation de cette overlay pour avoir des sous-titres qui serait proche de l’acteur qui parle, on se rapproche d’une RA de plus en plus bonne.

    Je pose cependant une question, le support réel doit-il être impérative temps réel? Le traitement cela coule de sens mais pour le support….

  12. Cette « nora »est un peu être une étape vers la Réalité Augmentée pour les agences. Tout simplement parce qu’elles maîtrisent mieux… Mais, il faut répéter que la RA c’est l’interaction entre le virtuel et le réel.

  13. Bonjour,

    Zit, merci d’exposer ton point de vue mais à mon sens tu rentres parfaitement dans la catégorie des gens décrit plus haut qui veulent faire passer n’importe quoi pour de la RA.
    Par ton analogie grossière (qui a dit qu’un camion devait avoir des roues ou encore plus mesuré moins de 3 m!!!!! « Camion : Gros véhicule automobile utilisé pour le transport des marchandises », cf trésor informatisée de la langue française), tu sous-entend que la définition citée plus haut est bidon.
    Je te concède que la définition en 3 points pourrais être légèrement discutée mais par exemple la 3D de la scène n’est pas forcément « visuel », le son peut être 3D aussi.
    Si je suis ton raisonnement dans ce cas si je me ballade dans la rue avec un support transparent et que je colle 3 gomettes dessus, je fais de la RA…Ouah quel révolution!
    Soyons un peu sérieux tout de même.

    Si on se réfère au traité de la réalité virtuelle, les notions d’immersion et d’interaction sont indispensable pour définir de telles applications. Je considère que la réalité augmentée est un sous domaine de la réalité virtuelle, on remplace une partie du monde virtuel interactif par le monde réel. Or comme il est souligné plus haut, il n’existe AUCUNE interaction dans les exemples cités. Ce genre d’application existait bien avant qu’on emploie le terme de réalité augmentée car cela consiste juste en une superposition d’image.
    Par le fait que l’on puisse manipuler l’objet ou l’image incrustée, la notion d’interaction est ainsi brouillée, on interagit bien avec l’objet ou l’image mais pas avec l’environnement autour (je penses que ce point est primordial).

    « C’est peut être justement par une de ces solutions alternatives que la RA va exploser !  » non non et non, ce ne sont pas des solutions alternatives, ce sont juste des applications technologiquement simple et banales.

    Je partage de ce fait le point de vue d’Olivier et son « combat ». Le marketing fait autour de ces applications, soit disant de réalité augmentée, nuit globalement au domaine de la « vraie » réalité augmentée.

  14. Bonjour Olivier,

    Je crois qu’en fait tu connais mon point de vue, mais pour les lecteurs, je me dois de réagir. Je définis un camion comme répondant à ces trois points :

    – Un camion à des roues ;
    – Un camion se conduit avec un volant ;
    – Un camion ne mesure pas plus de 3m de large.

    Ca correspond à une définition commune de ce qu’on a l’habitude de voir sur nos routes. Ce camion est un moyen de transport. Je fais un jour un voyage aux USA et je visite une gigantesque carrière. Ils utilisent des machines hors normes pour transporter le minerai, certaines disposent de plus de 100 roues, plusieurs postes de pilotages (les pilotes se parlent par radio pour être synchronisés…). Au regard de ma définition d’un camion, cette machine n’en est pas un (elle a trop de roues, trop de volants et est bien trop large…). Cette machine est pourtant toujours un moyen de transport !

    Lorsque l’on parle de réalité augmentée, il faut voir cela comme une fonctionnalité d’augmentation de la réalité (ce que le moyen de transport est au camion). La définition en trois points de la RA est donc trop restrictive car très technocentrée. Il faut savoir par exemple qu’il existe des applications de réalité augmentée audio (dans le cas contraire, google est ton ami ;). Dans ce cas, où trouver « le 3D de la scène » ou « l’environnement virtuel » alors qu’il s’agît d’augmenter la perception auditive de l’utilisateur ? Réduire la RA à l’ensemble des caractéristiques techniques de l’interfaçage comportemental conduit à sous-estimer la richesse de cette techno en regard de ses fonctionnalités. Le premier exemple cité est évidemment de la RA, mais pas la même que celle qu’on trouve dans le deuxième exemple, pas la même que celle de Layar et pas la même encore que celle utilisée par un pilote de chasse. Parfois, le lien entre le monde numérique et le monde réel n’est que spatial, ou spatio-temporel… il peut parfois être sémantique, ou symbolique, etc.

    J’irais même plus loin en disant qu’il serait bien dommageable de catégoriser tout ce qui ne rentre pas dans ces trois points comme n’étant pas de la RA. C’est peut être justement par une de ces solutions alternatives que la RA va exploser ! C’est d’ailleurs déjà un peu le cas, on voit que certaines RA sont plus utilisées lorsqu’il s’agît de mettre en jeu un navigateur internet par exemple.

    Je dirais pour conclure que ce n’est pas parce que la définition en 3 points semble élégante ou « simple et clair » pour reprendre tes mots qu’elle est forcément juste et pour ça je m’appuierais sur Montesquieu qui aura le mot de la fin :

    « Une idée simple et fausse
    aura toujours plus de poids
    qu’une idée vraie et complexe » 
    Montesquieu

  15. Bon petit Article. Il est temps de remettre les pendules a l’heure et de dénoncer un peu ceux qui surfent sur la vague de la RA alors que ça n’en n’est pas.

    D’un autre coté, on est encore en train de chercher quelle serait la réelle utilité de cette techno! On imite juste ce qui existe déjà!!

    Je fais tourner

    ++

    JF

  16. Merci pour cet article que je n’aurais pas à écrire !
    Les intérêts pour ce gâteau sont en effet gigantesques, avec un chiffre d’affaire qui grimpe à 3 milliard d’ici 2016 selon http://www.eweek.com/c/a/Mobile-and-Wireless/Google-Apple-to-Spar-in-Mobile-Augmented-Reality-534060/ !!!
    Bref, on a pas fini de se battre avec les agences de com sur les termes qui permettraient à de simples applications utilisant la caméra de s’octroyer le terme sexy du moment…

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