Jérôme REVY nous parle de REALme

Jerome REVYVous avez de la chance en ce moment, fidèles lecteurs de ce blog ! Nous avons une belle brochette d’interviews à vous proposer ! Bon, nous avons aussi de la chance de notre coté : toutes ces rencontres et ces discussions avec des gens passionnants et engagés, ça rend optimiste 🙂

Aujourd’hui, nous vous proposons de rencontrer Jérôme REVY, président de REAL Group, pour la sortie le 15 janvier de l’application REALme « l’immobilier d’entreprise sur mobile ». Après une brève description de son parcours personnel, Jérôme nous présente en détails sa société, son nouveau produit et les axes de développement qu’il poursuit dans le domaine de la réalité augmentée.

Bonjour Jérôme, peux-tu rapidement te présenter et nous décrire ton parcours ?

A 31 ans, j’ai décidé de me lancer dans l’entrepreneuriat. J’ai travaillé pendant dix ans dans les télécoms et les réseaux comme cadre avec un parcours scolaire atypique, puisque j’ai un DUT en télécoms et réseaux et un master en… sciences politiques ! En 2009, j’ai créé Apps Factory, une société spécialisée dans l’édition d’applications mobiles et j’ai lancé le projet Geoimmo une application permettant de géolocaliser l’offre immobilière résidentielle et de la visualiser en réalité augmentée. Elle est disponible depuis juin 2010 et marche très fort. Puis, nous avons créé cette année la société Real Group, spécialisée, elle, dans les solutions innovantes en immobilier d’entreprise, avec une approche très similaire.

Depuis quand t’intéresses-tu à la réalité augmentée et peux-tu nous donner ta propre définition de ce concept ?

Cela fait déjà un moment que je suis avec intérêt les évolutions de la réalité augmentée sur mobiles. Avec Apps Factory, nous avons mis au point une application pour HappyView qui permet d’essayer des lunettes sur sa propre photo. A l’époque, nous n’avions pas encore lancé notre moteur de réalité augmentée (RA) mais c’est de là que m’est venu l’idée de créer notre propre moteur de RA et de l’intégrer à Geoimmo. Pour moi, la réalité augmentée va aider les usagers à mieux appréhender leur environnement parce que nous sommes toujours connectés et localisés. J’ai l’habitude de dire que votre téléphone sait où vous êtes et ce que vous êtes en train de regarder : donc il va pouvoir vous donner des informations contextuelles sur votre environnement proche.

Toujours en quelques mots, peux-tu nous présenter RealGroup ainsi que l’application REALme qui va sortir le 15 janvier prochain ?

REALmeReal Group, c’est l’association de deux passions, Apps Factory pour le côté High Tech et la réalité augmentée, et DCB International, un groupe lyonnais spécialisé dans les services en immobilier d’entreprise. Notre idée était de partager nos savoir-faire respectifs pour
lancer sur le marché REALme, la première application mobile qui allie géolocalisation et réalité augmentée pour l’immobilier d’entreprise. Avec REALme, vous êtes dans la rue, vous recherchez un commerce, un bureau ou un local d’activité à louer ou à acheter et simplement en pointant votre téléphone sur le quartier de votre choix, vous obtenez instantanément des renseignements sur l’offre immobilière. C’est une vraie révolution sur un marché qui jusque-là était très confidentiel !

Quel est le lien avec Geoimmo de Apps Factory qui a été lancé en juin dernier ?

Sur le plan technologique, REALme est la prolongation naturelle de l’expérience que nous avons acquise avec Geoimmo. Cela nous permet d’arriver très vite avec une solution leader et innovante sur le marché de l’immobilier d’entreprise. REALme pourra ainsi bénéficier des dernières innovations de Geoimmo et notamment du programme d’innovation soutenue par Oséo sur la Réalité Augmentée avec perception réelle d’objets en 3D.

Il faut que nous en parlions un peu, avez-vous des concurrents au niveau national et international ?

La concurrence que nous avons sur ce marché est très faible, REALme est la seule application à ce jour à offrir la recherche localisée, la réalité augmentée et surtout une exhaustivité du marché en immobilier d’entreprise, ça n’a pas d’équivalent dans le monde. Mais nous
savons que nous ne réussirons que si nous allons très vite. C’est pourquoi nous avons déjà des partenaires aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne, en Allemagne et au Canada pour le lancement de REALme dans ces pays dans le courant de l’année 2011.

Qui sont les clients et quel est le business model de REALme ?

Nous sommes en train de finaliser des contrats avec la grande majorité des principaux commercialisateurs et professionnels de l’immobilier d’entreprise en France avec un business model qui est très simple : nous leur proposons une location de « panneaux virtuels », comme ceux que l’on voit dans la rue qui indiquent que des locaux d’entreprise sont disponibles mais dans une version « 21e siècle » ! Car nos panneaux, eux, sont affichés en réalité augmentée et géolocalisés sur une carte au travers de l’application mobile et du site web.

Pourquoi avoir choisi de mettre de la réalité augmentée dans REALme, quel est à ton avis le « plus » engendré ?

Franchement, le nom que nous avons trouvé est génial parce qu’il a une double signification ; REAL exprime l’idée de la Réalité Augmentée, mais aussi de l’immobilier commercial « Real Estate » et « me » parce que c’est l’immobilier d’entreprise pour moi. Un nom à double sens et avec une connotation anglophone c’était aussi une idée pour mettre en relief la vocation internationale du produit.

Pour l’utilisateur, par exemple le chef d’entreprise qui recherche des bureaux, le « plus », c’est de mettre l’immobilier d’entreprise à portée de main: ce n’est plus vous qui allez au produit, c’est le produit qui vient à vous, avec toute l’information gratuite, complète et détaillée dont
vous avez besoin directement sur votre smartphone, c’est un gain de temps considérable.

D’autres sociétés comme MeilleurAgents.com (pour les particuliers) ont choisi de s’appuyer sur des navigateurs de réalité augmentée comme Layar ou Junaio, pourquoi avez-vous choisi une solution propre ?

D’abord, parce que c’est devenue une technologie relativement accessible mais surtout parce que nous voulions être indépendants et pouvoir poursuivre nos propres projets d’innovation comme bientôt la possibilité de voir depuis son mobile un immeuble en construction en perception réelle 3D, en se trouvant devant le chantier. Pour faire cela, il fallait avoir ses propres « briques ».

Quel sera le déploiement de REALme ? L’application sera-t-elle limitée à Lyon ?

Pour REALme, nous nous concentrons sur les principales grandes villes de France, à commencer par Paris. Le 15 janvier, nous aurons déjà des biens sur la capitale et dans d’autres villes. Nous sommes en discussion avancée avec de grands cabinets de commercialisation et des professionnels de l’immobileir. Nous devrions annoncer des signatures de partenariats d’ici peu.

Un des soucis aujourd’hui pour les applications mobiles est la diversité des plateformes logiciels (Android, iOs, Symbian, etc.), comment gérez-vous cela ?

C’est en effet un problème très complexe et nous avons fait le choix de développer nos applications uniquement avec les outils natifs des constructeurs. L’avantage de notre choix est de pouvoir offrir des fonctionnalités avancées et une expérience utilisateur conforme à
ses attentes. L’inconvénient, c’est qu’il faut tout re-développer et mettre à jour sur chaque plateforme. Mais nous avons privilégié le confort utilisateur qui est unique sur chaque plateforme. J’ai vu de nombreuses applications réalisées avec des outils tiers et, franchement,
nous n’en sommes pas satisfaits. Au final, ça coûte plus cher quand tu dois faire face aux mises à jours des constructeurs, un vrai casse-tête surtout pour la réalité augmentée.

Peux-tu nous donner une idée de moyens mobilisés en termes de R&D pour mettre au point cette technologie ?

La technologie de la Réalité Augmentée demande d’associer des compétences en mathématiques et en programmation mais ce n’est pas tout: autour de ton moteur, tu dois pouvoir développer des dépendances avec des webservices, pouvoir le porter sur les autres  plateformes. Tout cela mobilise beaucoup d’énergie, mais finalement cela reste, comme je l’ai dit, accessible maintenant à des entreprises moyennes. En revanche, la barrière technologique va maintenant se faire sur la 3D et notre programme d’innovation Oséo va sans doute
mobiliser un an de R&D avec trois ingénieurs.

Sans dévoiler des secrets, peux-tu nous donner une idée des innovations futures sur lesquelles vous travaillez ?

Ce n’est pas un secret: nous voulons maintenant intégrer des objets en 3D en perception réelle dans la réalité augmentée pour pouvoir, par exemple, voir sa maison en construction sur un terrain à bâtir, visualiser un immeuble en construction, pouvoir visiter son futur bureau en Réalité augmentée, etc. Comme je l’ai précisé, c’est ce type de développement de programme qui va capter notre attention en 2011.

Revenons un peu plus sur la technologie de réalité augmentée. De nombreuses personnes pensent que le marché des utilisateurs de la RA est composé uniquement de grands groupes car c’est une technologie chère. Quel est ton avis ?

Il y a deux choses. Les utilisateurs, eux, sont déjà là : ils utilisent déjà la RA quand ils font du ski, quand ils cherchent une bouche de métro et quand ils recherchent un bien immobilier. En revanche, ce que tu soulignes sur les commanditaires d’applications en RA ne me paraît pas exact, je pense que c’est une technologie qui va devenir accessible pour n’importe quel annonceur.

Comment vois-tu la déferlante actuelle de la RA « commerciale » (chocapic, Calvin Klein, italianWine, …), est-ce un bien ou un mal pour l’image de la RA dans le grand public ?

Il ne faudrait pas que les applications trop « commerciales » dévalorisent la RA en la montrant comme un gadget pour s’amuser. Je suis convaincu que cette technologie peut apporter de vrais avantages dans la vie quotidienne et même dans de nombreux secteurs industriels et de services. Je sais qu’il y a des projets dans le domaine médical par exemple qui peuvent trouver un véritable écho mais si nous réduisons la technologie à un usage purement consommateur, ce sera difficile pour un utilisateur de faire la part des choses. Cela dit, tant
que ces applications contribuent à la démocratiser, moi je trouve ça amusant!

Que faire aujourd’hui pour promouvoir et développer la RA ?

Il faut continuer de faire vivre ton blog ! Et il faudra que des moteurs de RA soient mise en licence open source, on y pense déjà !

Pour revenir au concept de réalité augmentée, quelle sera sa place à ton avis dans notre monde en 2030 ?

L’interactivité avec notre monde extérieur va se développer et que je pense que la RA va s’imposer comme un usage inévitable. 2030, c’est très loin et d’ici là nous ferons de très grand pas sur la RA avec des mobiles de plus en plus performants. Mais, ce qui m’intéresse, c’est surtout ce qui se passe aujourd’hui. Je constate que beaucoup de projets qui font appel à la Réalité Augmentée sont en cours, comme par exemple la reconnaissance de forme qui a beaucoup de progrès à faire mais qui devraient apporter des services aux utilisateurs encore plus extraordinaires.

Le mot pour la fin…

La RA offre de nouvelles perspectives dans tous les domaines de la vie. Avec REALme, nous y croyons beaucoup et nous croyons surtout au concept de la « Réalité Augmentée Utile ». J’invite nos lecteurs à patienter encore un peu et leur donne rendez-vous très vite pour
découvrir nos prochaines innovations dans ce domaine.

Merci Jérôme et rendez-vous donc le 15 janvier pour tester REALme !!

Consultant réalité augmentée à GMC | Site Web | Plus de publications

Grégory MAUBON est consultant indépendant en réalité augmentée (animateur et conférencier) depuis 2008, où il a créé www.augmented-reality.fr et fondé en 2010 RA'pro (l'association francophone de promotion de la réalité augmentée). Il a aidé de nombreuses entreprises (dans plusieurs domaines) à définir précisément leurs besoins en réalité augmentée et les a accompagnées dans la mise en œuvre.

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